Tradition du salon du livre de Paris, le Baromètre sur les usages du livre numérique en France vient d’être communiqué. Réalisé par La Sofia, la SGDL et le SNE, ce dernier pose tout de même quelques questions. La première d’entre toutes est celle du confinement : établi entre le 6 et le 11 janvier, avec le bouleversement des usages qu’a connu le pays, quelle pertinence pour ce document ?
Même Antoine Gallimard le soulignait au micro de France Inter : de 2 % du marché, le livre numérique est passé à 4 %, durant le confinement. 100 % d’augmentation, pour le groupe qui n’a pas l’approche la plus user friendly de ses tarifs… qu’en conclure ?
ActuaLitté a décidé de diffuser le baromètre, à titre d’indicateur, mais quelle valeur ce coup de sonde peut-il avoir ? D’autant que tous les acteurs numériques – éditeurs, libraires – reconnaissent tous une explosion de la consommation.
Certes, dans nombre de cas, des ouvrages gratuits, mais le baromètre ne s’inscrit pas dans un contexte classique — les réjouissances de la Porte de Versailles, le rendez-vous professionnel habituel… De fait, il y a eu un avant-confinement, et un après, pour tout ce qui touche à la lecture numérique, et désormais, à l’audiolivre.
Les éditions des femmes-Antoinette Fouque, nous rapportaient « une explosion des ventes de plus de 200 % en mars, et surtout en avril ». Là encore, des données qui mettent à mal toute exploration antérieure.
Hadopi, dans son étude des pratiques culturelles, faisait état d’une hausse de la lecture numérique chez les Français, d’une semaine sur l’autre — passant de 20 % à 27 % durant le mois d’avril.
Avec cette notion plus significative encore : « 40 % des consommateurs de livres numériques déclarent en lire plus qu’auparavant, 54 % en lire autant et 7 % seulement en lire moins qu’avant le confinement. » (voir l'étude)
Enfin, le libraire Kobo indiquait à ActuaLitté qu’au cours des deux premières semaines de confinement, en France, Italie et Espagne était enregistrée une « augmentation de 200 à 300 % des volumes moyens de lecture par rapport à la semaine précédente seulement ».
Sur le seul territoire français, quelques éléments sont précisés : plus d’un million d’ebooks gratuits téléchargés en seulement 24 heures et plus de trois millions en 72 h. L’activité autour de la lecture sur une journée serait d’ailleurs cinq fois supérieure à celle enregistrée cinq jours plus tôt.
Le communiqué de presse le souligne d’ailleurs : « Cette étude, menée quelques semaines avant la crise sanitaire actuelle, qui aura très certainement des effets importants sur l’usage des livres numériques et audio comme en témoignent les premiers chiffres publiés, constitue à cet égard un marqueur intéressant des usages “pré-confinement”. »
Le baromètre 2020 devra donc attendre 2021, pour mesurer l’impact réel de ce que la crise sanitaire aura modifié dans les comportements. Et quelle pérennité pour les usages, après deux mois de #RestezChezVous. À considérer que la crise prendrait fin au 11 mai… autre débat…
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Taquin, le 07/05/2020 à 08:49:00
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