Sauf à incliner fortement vers un stoïcisme pascalien forcené, difficile de ne pas chercher de quoi s’occuper. Surtout si l’on a des enfants, pas de jardin, et vue sur le balcon de l’immeuble d’en face. Alors logiquement, internet devient la ressource première. Et l’offre de piratage particulièrement prisée.

Projekt_Kaffeebart, CC 0
Depuis une quinzaine de jours, les différents rapports convergent : les internautes traquent le contenu gratuit – preuve en est le succès des œuvres du domaine public, téléchargées en France sur Kobo by Fnac ou Decitre.
Les sociétés de lutte contre le piratage se montrent d’ailleurs des plus alarmistes, comme Muso, qui a enregistré plus de 11 milliards de visites à travers le monde de sites illégaux… sur le mois de février. Leurs dernières données « laissent présager une tendance forte à venir en matière de piratage mondial », pour mars et avril.
Avec des milliards de confinés sur la planète, nul doute en effet que les chiffres feront frémir. « Nous commençons à percevoir des tendances intéressantes, qui émergent et pointent vers une augmentation de l’activité pirate en Chine, durant la période », note Muso.
Le piratage de films a augmenté de 89 % entre le 18 et le 26 janvier, au lendemain du Nouvel An chinois, et alors que la nouvelle de ce qui n’était pas encore une pandémie commençait à se propager.
Avec qui plus est une fermeture des lieux de culture — musées, librairies, cinéma et ainsi de suite — le baromètre risque fort de pointer vers le rouge écarlate et afficher une activité illégale record. D’un autre côté, chaque jour la planète a l’impression de vivre une journée record… De janvier à février, bien avant les mesures de confinement, la hausse était déjà significative : + 36 % entre janvier et février. Et depuis, plus d’un tiers de la population mondiale est cloitrée chez elle…
Et internet fut...
Dès la mi-mars, les tendances se trouvaient amplement confirmées : si Netflix devenait la star des recherches Google en Italie, l’intérêt grandissait en parallèle pour les sites pirates — qu’ils soient internationalement connus, ou opérant à une échelle plus locale. Certains allaient même jusqu’à revendiquer stupidement des pics de trafics inédits.
Or, au 16 mars, l’Italie était le seul pays où le confinement national était largement mis en place, expliquant donc pourquoi la population avait une longueur d’avance en la matière. Cloudflare, site d’hébergement de fichiers, pointait que son trafic depuis le Nord du Bel Paese avait augmenté de 30 %, en regard de ce début d’année.
En revanche, les propriétaires de sites torrent n’observaient pas nécessairement la même inclinaison italienne au téléchargement.
Quinze jours plus tard, les avocats des uns et des autres ont décidé de se retrousser les manches : l’état d’urgence n’autorise pas toutes les dérives, et la violation du droit d’auteur reste un crime. L’exemple d’Internet Archive, qui mettait à disposition 1,4 million de livres sous droit, sans autorisation ni paiement de licence était flagrant : la porte était ouverte à toutes les fenêtres, depuis Mac, Windows ou Linux…
Les estimations mondiales Torrent affichent une augmentation considérable entre le 6 mars et le 6 avril, passant de 12 millions de téléchargements quotidiens à 16 millions un mois plus tard, relève Torrent Freak.
Les contenus restent principalement des vidéo, séries ou films.
ActuaLitté a également pu constater qu’à travers les groupes fermés sur Facebook, des centaines de livres numériques, en format EPUB ou PDF circulent à des vitesses exceptionnelles. Les demandes d’ouvrages déposées trouvent une réponse en l’espace de quelques heures à peine, avec une réactivité déconcertante. De même pour les liens Wetransfer…
via The Independent, Gizmodo, Torrent Freak, Tech Dirt
Commentaires
Pas de commentaires
Poster un commentaire