Le livre numérique, dans le secteur de l’édition française, ne sera définitivement jamais le relais de croissance qu’il aurait pu être. En 2017, « tous supports et toutes catégories éditoriales confondus, [il] a généré un chiffre d’affaires de 201,7 M€ en progression de 9,8 % par rapport à 2016 », apprend-on. Et pourtant...
Une progression quasi à deux chiffres ? Quid ? Eh bien, l’édition professionnelle et universitaire pèse toujours plus lourd – et la réforme des programmes scolaires a aidé au développement de l’offre. Quant à la littérature, elle-même affiche + 5,78 % de hausse sur l’année passée. Contre 38,2 % pour le segment numérique scolaire, toutefois.
Alors que disent les chiffres ? Les ventes de livres numériques représentent 7,6 % du chiffre d’affaires global des éditeurs, soit 2,654 milliards €, mais la somme dissimule des réalités multiples.
« Au sein du segment professionnel et universitaire, les ventes numériques (150 M€) représentent près de 34 % du chiffre d’affaires des ventes de livres totales des éditeurs (443 M€), ce qui s’explique notamment par
la prédominance des bases de données à destination des publics professionnels en droit et en médecine », annonce le rapport du SNE.
En revanche, si le poids des ventes de littérature augmente sans cesse, et pèse pour 4,22 % des ventes des éditeurs spécialisés, cela reste malgré tout modeste. De fait, la littérature représente 13 % des ventes de livres numériques.
Pour l’édition professionnelle, le numérique est devenu un enjeu de premier ordre – 75 % en valeur de l’ensemble du CA numérique. La BD, jeunesse, essais ou documentaires sont relégués au fin fond du fin fond de classement.
Le catalogue ne cesse cependant d’augmenter, avec 281.327 titres disponibles à la vente et 1479 éditeurs qui présentent une offre numérique. Toutefois, la masse d’œuvres numérisées par FeniXX dans le cadre des œuvres indisponibles ne doit pas tromper : ce sont plus de 35.000 titres, qui auraient dû revenir à leur auteur, qui ont été produits. un petit 15 % de l’offre actuelle, donc...
Derniers éléments d’information, les ebooks sur CD, DVD ou clé USB représentent toujours 4,8 % des ventes (si, si...), quand les ventes d’applications sont tombées à 0,1 %. Le téléchargement et streaming étant mis dans le même panier, on sait qu’ils pèsent pour 48,3 % alors que les abonnements et ventes de licences sont à 46,8 %.
Bien entendu, aucune de ces données ne prend en compte des éditeurs 100 % numériques.
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