Parce qu'il devient essentiel de pouvoir s'appuyer sur des informations sérieuses et des analyses pertinentes, le MOTif a récidivé sur étude EbookZ, publiée l'an passé et touchant au monde de l'ebook, à travers la vision du piratage.
Mais pour prolonger la réflexion autant que l'observation de ce secteur, l'Observatoire du livre en Île-de-France vient d'ouvrir son laboratoire : ElabZ. Une vocation d'étudier, mais également de « décrypter les usages de la consommation de livres numériques », précise le MOTif. Un outil servant également à la prospective, qui se veut un programme de recherche, « un work in progress par nature », précise Cécile Moscovitz, responsable des études au MOTif.
Deux perspectives nettes, sont ouvertes à travers ElabZ
- explorer en premier lieu l’offre et la demande de livres numériques dans ses deux volets : légale et pirate
- étudier par ailleurs les mécanismes de l’intermédiation, autrement dit les modalités de mise en relation de l’internaute avec les livres (blogs, réseaux sociaux, moteurs de recherche, sites...)
Et bien sûr les éléments seront rafraîchis régulièrement et dans quelques semaines de nouvelles données seront données. Mathias Daval, déjà présent pour EbookZ, Rémi Dounie et Cécile Moscovitz, ont tous trois pris part à cette création.
Présenté aujourd'hui par Serge Guérin, président du MOTif, ElabZ se veut une approche nouvelle - et inédite, ou peu s'en faut - concernant le regard porté sur le secteur de l'ebook. « Nous ne sommes pas pour nous positionner en faveur ou contre Hadopi, nous cherchons avant tout à observer et donner aux acteurs de l'édition des éléments pour comprendre cet univers », précisait Vincent Monadé, directeur du MOTif.
Le monde de l'édition emploie 20.000 personnes, précisait Serge Guérin, les enjeux professionnels sont donc importants. « Aujourd'hui, on investit dans le dur, dans les machines, au détriment du soft, c'est-à-dire les auteurs, qui sont laissés pour compte, dans l'environnement numérique. »
Et le téléchargement illégal de livres est lié inévitablement à la rémunération des auteurs - moins, assurément, parce que les oeuvres téléchargées sont des ventes en moins, que parce que l'offre numérique actuelle est loin de répondre aux attentes des potentiels clients, pourrions-nous rajouter.
Laissons toutefois la conclusion au président : « En interrogeant les usages, ElabZ va chercher à mieux comprendre les logiques de fonctionnement. Et à ce titre, permettre de reconstruire une économie. »
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