Faute de nouveaux films à voir en salles ou de nouveaux livres à acheter en librairie beaucoup d’internautes se sont tournés vers une offre numérique pas toujours légale. Il semble tout à fait logique qu’Hadopi ait choisi d’enquêter sur cette période bien particulière. On vous présente ici le troisième volet de cette étude, réalisé à 6 semaines de confinement.

Nicolas Raymond CC BY 2.0
Hadopi fournit sa troisième étude sur la consommation illicite des biens culturels dématérialisés. Le 23 avril après 6 semaines de confinement la situation semblait s’être stabilisée.
L’enquête révèle en effet que 25 % des internautes consomme un ou plusieurs biens culturels de manière illicite, contre 28 % après quatre semaines de confinement et 21 % au début de la période. Ce taux se rapproche désormais de celui relevé au printemps 2019 qui était de 26 %.
60 % de français affirment de plus consommer uniquement de façon légale des biens culturels sur Internet, soit le même pourcentage qu’après quatre semaines de confinement et une baisse de 3 points par rapport à la période de début de confinement, mais un pourcentage toutefois plus haut qu’en 2019.
Après six semaines de confinement, la consommation des biens culturels est elle toujours très élevée, même si elle enregistre une diminution minime par rapport aux premières semaines de mise en quarantaine : 85 % des internautes français disent consommer des biens culturels dématérialisés contre 89 % après quatre semaines de confinement, et 81 % en 2019.

Des pirates routiniers
On aurait pu imaginer que la mise en quarantaine pousserait les internautes à déployer des trésors d'inventivité pour s'évader à moindre frais à travers des biens culturels acquis malhonnêtement. L'étude ne révèle cependant pas de bouleversement notable dans les habitudes des français.
64 % des consommateurs illicites indiquent ainsi n’avoir pas changé la nature de leur consommation concernant les six biens culturels étudiés - musique, films, séries, jeux vidéo, livres et presse en ligne - et seul 6 % déclarent avoir augmenté leur consommation illicite d’un ou plusieurs biens culturels.
Les sites de streaming apparaissent toujours comme le moyen privilégié pour accéder de façon illicite aux œuvres culturelles en ligne : ils sont utilisés par 45 % des internautes ayant des pratiques de consommation plus ou moins légale. 35 % de ces consommateurs illicites ont recours à des convertisseurs, 25 % à des sites de téléchargement direct (direct download) et 17 % à des réseaux pair à pair (peer to peer).

Le pourcentage d’internautes ayant accès à un abonnement payant de vidéo à la demande (VàDA) reste stable avec 43 % après ces six semaines de confinement, il est largement supérieur à celui de 2019 qui stagnait à seulement 36%. Le taux d’abonnés à une offre de chaînes de télévision payante (21 %) et celui à une offre de musique (17 %) restent également stables.
Pour ce qui est du livre numérique, l’Hadopi relève que la consommation illicite, bien que l’on passe de 11 % des déclarants à 19 % sur la dernière période d’avril. Or, paradoxalement, la consommation d’ebooks reste stable, autour de 4 % des sondés.
Toute l'étude complète et à retrouver ici
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