Alors que des pays comme l’Irlande et la France ont déjà réduit le prélèvement sur les livres numériques ou son pendant audio suite à une décision de l'Union européenne l'an dernier, le Royaume-Uni n'a toujours pas annoncé sa position. Aux portes du Brexit, il s'agit pour la Booksellers Association d'agir vite et d'interpeller le gouvernement de Boris Johnson.

(photo d'illustration, Dunk, CC BY 2.0
Pour rappel, en août dernier, l'association des libraires britanniques (Booksellers Association) avait initié une opération de communication, Axe the reading tax, de son petit nom, pour réclamer une harmonisation des taux de TVA pour les ouvrages. Rappelons le aussi, si la TVA du livre imprimé est nulle, outre-Manche, les ebooks et audiolivres sont taxés à hauteur de 20 %. Plein pot, donc...
« La connaissance et l'apprentissage sont essentiels, quel que soit le format que vous privilégiez. Alors pourquoi les lecteurs numériques sont-ils taxés 20 % de plus? » martèle la BA sur le site internet de la campagne.
« Axe the Reading Tax réclame la suppression de la TVA sur toutes les publications numériques : livres numériques, livres audio, revues de recherche, manuels et matériel pédagogique, journaux et magazines. Les publications imprimées ont toujours été, à juste titre, détaxées, mais leurs équivalents numériques sont soumis à la TVA à 20 %. Ce qui n'est ni logique ni juste. Le mode et support de lecture a changé et le système fiscal doit aussi changer. Le gouvernement britannique a désormais la possibilité de le faire, alors soutenez notre campagne. »
Soutenir la campagne, c'est ce qu'ont récemment fait près de 40 députés en signant le courrier adressé au chancelier Said Javid. La lettre exige notamment la suppression de la TVA sur les ebooks et les livres audio.
Robert Halfon, membre du parlement du Royaume-Uni et député pour Harlow, a déclaré : « C'est terriblement injuste que les amateurs de livres ou de magazines numériques paient 20 % de plus que ceux qui optent pour le livre imprimé. Nous devrions faire tout ce qui est possible pour encourager la lecture. » Précisons toutefois que, lorsque la France a décidé d'harmoniser les taux pour livre papier et numérique, le différentiel de TVA n'a pas vraiment été répercuté sur le prix de vente public des livres...
Et ce, malgré les exhortations de la ministre alors à la Culture, Aurélie Filippetti. « En retour, je ne saurais trop vous inviter à répercuter la baisse du taux sur le prix de vos livres numériques », avait-elle lancé, lors de l’élection de Vincent Montagne à la présidence du Syndicat national de l’édition. Passant de 20 % à 5,5 %, ce sont donc 14,5 % de marge qu'une partie de l'édition s'était réservée...
« Le gouvernement n'a, à juste titre, jamais appliqué de taxe sur les livres imprimés afin de protéger l'accès au savoir et à l'apprentissage. Ce principe doit également être appliqué aux formats de lecture numérique » affirme à son tour Stephen Lotinga, directeur général de la Publishers Association, qui rassemble les éditeurs britanniques.
Le Royaune-Uni s'alignera-t-il sur la Norvège ? Affaire à suivre....
Via The Bookseller
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