On a classé ses livres dans la catégorie Feel Good Book, ce qui ne la dérange pas tellement. Mais Virginie Grimaldi offre bien plus que cela : « Pour moi, la littérature fait du bien en général », explique-t-elle. Dans Les Mots en boîte, la romancière revient sur ses premiers textes, son travail aujourd’hui… et ses projets…

Elle aime emprunter à des chanteurs — comme Étienne Daho — ou au poète Apollinaire, les titres de ses romans. Pour le dernier, Et que ne durent que les moments doux, c’est Alain Bashung qui prête un vers au titre de son roman. Sorti mi-juin, le livre raconte l’histoire de Lili, maman d’une petite fille née prématurée. En face, Élise, qui va avoir cinquante ans, dont les enfants quittent le nid…

Le thème de la prématurité permet ainsi d’évoquer « les angoisses qui naissent lorsque l’enfant nait ». Autant d’écho, pour la maman qu’elle peut être, avec sa propre existence. « J’ai le sentiment que cela restera la plus belle période de ma vie. […] Mais des enfants qui s’envolent, c’est qu’ils sont suffisamment équilibrés pour le faire, donc je les y encouragerai. »
Ses premiers pas d’autrice, Virginie les fit… sur MySpace, un outil tombé dans les limbes du net désormais. « Feu un réseau social, où j’avais écrit un profil : celui de Léa, qui racontait son quotidien. J’essayais d’être drôle et de mettre un peu d’émotion. » Jusqu’à ce qu’une éditrice propose l’écriture d’un roman. « Mais j’ai mis un an et demi à le finir : quand je l’ai recontactée, elle avait changé de maison, et son successeur n’était pas du tout intéressé. »
Après MySpace, le blog de Ginie !
Imprimé et envoyé à huit maisons d’édition, ce sont huit lettres de refus qui lui reviennent, « comme il se doit », plaisante-t-elle. Elle ne baisse pas les bras, et ouvre le blog de Ginie, écrivant en son nom propre, toujours dans la même veine. Encouragée par ses lectrices, elle se décide à prendre part à un concours d’écriture, organisé par Charleston, et propose alors un nouveau roman.
« Sauf que, problème léger, il ne restait qu’un mois et je n’avais pas le moindre début de commencement d’un roman. » Partant d’une nouvelle, « j’ai écrit jours et nuits pendant un mois. Je n’ai pas gagné, et finalement, le livre est resté dans mon ordinateur. » Entre doutes et incertitudes, elle décide malgré tout de retenter sa chance : « Cette fois, j’ai visé les maisons qui acceptaient les manuscrits par mail, parce que la première fois, cela m’avait coûté cher ! »
City éditions le reçoit… et cette fois, la grande aventure commence.
Adepte de ce que l’on appellerait une procrastination domptée, Virginie Grimaldi écrit sous l’impulsion d’une idée… « souvent à la dernière minute. Et là, ça devient très compliqué à la maison : je m’isole dans une chambre et j’écris jour et nuit. J’ai toujours travaillé comme ça, dans l’urgence. J’en ai besoin pour être vraiment immergée dans l’histoire. »
Celle qui déclarait « J’aime que le quotidien soit léger, rieur et doux », déplore cependant une agressivité grandissante dans notre société. « Au fond de moi cohabite une part pessimiste aussi importante que celle optimiste. Et surtout, plus je vieillis, plus je perds mes illusions : les gens, le monde, et moi aussi, tout le monde devenons agressif. On manque d’empathie les uns envers les autres. »
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