La rentrée, c’est le vent dans les feuilles, lesdites feuilles qui tombent, les couleurs qui passent du vert massif au rouge, orange, jaune… Et ce sont les petites incartades des grands revendeurs de livres au-dessus des lois — même celle qui établit un prix unique aux livres, fixé par les éditeurs desdits livres. Non, pas “d'Edilivre”…

La plaisanterie passera très mal auprès des libraires — ils sont déjà quelques-uns à s’en être rendu compte. En octobre doit en effet sortir le coffre intégral de La passe-miroir, contenant les quatre romans de Christelle Dabos.
Cette auteure née en 80 sur la Côté d’Azur s’installa en Belgique, avec le projet de devenir bibliothécaire. Mais elle tombe malade et trouve un refuge dans l’écriture. Grâce à un concours d’écriture, elle fit paraître Les fiancés de l’hiver qui devinrent le premier volume de La passe-miroir.

Depuis, plus de 640.000 exemplaires du livre se sont écoulés, et le coffret qui s’en vient ne manquera pas de faire plaisir.
Publiée chez Gallimard jeunesse, elle proposera « en cadeau, un livret incluant, entre autres, les présentations des personnages et les dessins préparatoires de Laurent Gapaillard, l’illustrateur des couvertures iconiques ».
Avec un prix de vente qui, logiquement, s’établit à 80 € (TTC).

Quelques corrections s'imposent...
D’abord, quitte à doucher net les fans, le coffret ne sortira pas le 8 octobre comme l’indique Amazon, mais bien le 15. Quantité négligeable, dira-t-on. Sauf que les précommandes sont ouvertes sur le site et que ce grand coffret y est proposé pour 60 €.
Et impossible de se tromper puisque le numéro d’ISBN (l’identifiant du livre) est bien celui communiqué par la maison voilà quelques semaines pour en annoncer la sortie : 9782075148207.
En effet, la loi dite Lang, de 1981, a permis aux éditeurs d’imposer un prix de vente au public, que les revendeurs sont tenus de respecter. Tout manquement peut entraîner des sanctions. Mais Amazon n’est pas toujours le pire des contrevenants en la matière : il se constate assez souvent que des libraires eux-mêmes mettent en vente un ouvrage reçu, un ou deux jours avant la date officielle de commercialisation.
Moins cher chez Amazon ? Mais non !! Eh si...
Qu’en est-il ? Eh bien, certains petits malins, pourront donc, au détriment de tout le commerce du livre — à l’exception d’Amazon —, profiter d’une remise illégalement pratiquée sur le prix du livre. Et nul doute que la maison aura à cœur de rétablir la vérité dans les meilleurs délais…
« C’est vrai que ça énerve quand on a un client qui veut le réserver, demande le prix, et nous dit que c’est moins cher sur Amazon… Alors on vérifie sur leur site et on essaie d’expliquer au client que ce n’est pas possible, que c’est illégal. Ledit client pense surtout qu’on raconte des bobards et se dit que vraiment son libraire est un arnaqueur… », s’agace Benoît Bougerol, de la librairie Maison du livre à Rodez, joint par ActuaLitté.
« Ensuite je suppose qu’Amazon dira que c’était une erreur… mais quid des commandes qu’ils auront engrangées et de l’image qu’ils se donnent ? Des bandits au grand cœur peut-être ? »
Évidemment, l’erreur est humaine, et les métadonnées — ces éléments qui décrivent un livre, couverture, résumé, prix, titre, nom de l’auteur, etc. — peuvent avoir été chamboulées. Mais pour autant, non seulement la réputation du cybermarchand s’installe comme espace de vente moins cher, mais surtout, celle des libraires souffre finalement des ces impairs…
mise à jour 21 h :
Soit Amazon, soit Gallimard, mais il faut croire que l'on lit ActuaLitté avec attention quelque part. Non seulement le problème de date a été corrigé, mais surtout le prix de vente a été revu. Décidément, que d'efficacité !
Commentaires
Est-ce que ça vaut un article ?, le 22/09/2020 à 08:52:22
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Bigindian, le 25/09/2020 à 19:09:51
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