La jeunesse bat son plein lors de la manifestation de Montreuil, salon dédié à la littérature et la presse. Mais le reste du temps, les ouvrages vivent leur vie dans les librairies et chez les lecteurs. Récemment, les éditions PKJ, le volet jeunesse de Pocket, a présenté une analyse du secteur. Toujours intéressant à découvrir.
Si 2017 avait marqué une baisse importante du secteur, c’était avant tout dans les librairies de premier niveau et hypermarchés. L’absence de licences est pointée pour expliquer cette diminution – les ventes étaient alors tirées par des adaptations à l’écran de romans.
Les glissements et ascensions
Pour 2018, indique l’étude, le chiffre d’affaires s’est stabilisé dans les librairies de premier niveau, qui avait enregistré une baisse entre 2016 et 2017. Si en GSS culturelles, 2018 affiche une hausse de 4 % et de 2 % pour le e-commerce, hypermarchés et supermarchés connaissent un nouveau un recul de 4 et 5 %.
Autre donnée intéressante, celle de la répartition en fonction des circuits. Les librairies de 1er niveau sont ainsi le canal de vente privilégié des romans – 41 % de leur activité – suivi de près par les GSS culturelles, à 40 %. Les coloriages et jeux représentent respectivement 23 % et 29 % des ventes en hypers et supers, qui dans le même temps écoulent des albums – 25 % et 29 % de l’activité.
Pour les GSS, l’album représente 23 % des ventes, 27 % pour le e-commerce et 25 % pour la librairie. Côté éveil, l’ensemble des canaux reste entre 10 % (pour e-commerce, librairie et super) et 12 % (pour GSS Culture et super).
Les adaptations au cinéma, un fort enjeu
Mais le secteur jeunesse reste fortement touché par les phénomènes audiovisuels et les oeuvres cross-over occasionnelles. On pense ainsi à Hunger Games chez PKJ en 2012 ou Eragon pour Milan cette même année. John Green et Divergente, de Veronica Roth chez Nathan avaient fortement poussé les ventes en 2014. Et ainsi de suite : la jeunesse fait en effet des bonds, dès lors qu’une adaptation pointe son nez.
Sur l’année passée, les différents segments jeunesse affichent des ventes stables – avec un chiffre d’affaire en hausse de 1 % malgré un recul, en volume, de 0,6 %. Le rayon jeunesse contribue pour près de 18 % du CA du marché du livre. Pour les librairies, il pèse 15 % du CA et 17 % pour les GSS culturelles. Chose intéressante, les activités pratiques et agendas sont le seul segment à avoir significativement augmenté en volume entre 2017 et 2018.
Des licences aux classiques...
À ce titre, on constate plusieurs évolutions : les licences dites exogènes (Disney ou Hachette, pour exemple) sont en perte de vitesse. En revanche, des adaptations audiovisuelles comme Artemis Fowl, Narnia, la trilogie de Philip Pullman ou encore Alex Rider montrent que l’on assiste à un renouvellement et l’émergence de nouvelles marques.
Quant aux meilleures ventes, au titre elles montrent un certain classicisme et une forte résistance du fonds – lié pour partie aux lectures de classe. Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier, a ainsi réalisé 86.369 ventes l’an passé (sortie de la référence novembre 2012) – quand Le Petit Prince (paru en mars 2007), troisième du classement, enregistre 62.759 exemplaires.
Entre les deux on retrouve La rivière à l’envers, publié en octobre 2009, s’est vendu à 70.164 exemplaires en 2018.
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