Coutumière des coups d’éclat, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse profite du salon de Montreuil pour monter une nouvelle campagne. « Auteur·rices et Illustrateur·rices jeunesse, fable et vérité », ce sera le slogan de l’édition 2019. Et toujours, avec le sens de la formule, celui de l’image-choc. Des images, même…
© Illustration Amélie Graux pour la Charte
Il y a trois ans, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse a produit une campagne d’affiches nommée Dans la peau d’un auteur jeunesse, pour alerter le grand public sur la réalité du métier d’auteur·rice et d’illustrateur·rice jeunesse. Deux webséries ont suivi : Dans la peau d’un auteur jeunesse et On a sauvé le livre.
Pour combattre les idées reçues sur nos métiers, nous vous présentons cette année, l’exposition Auteur·rices et illustrateur·rices jeunesse, fable et vérité. Réalisée par dix illustrateurs et illustratrices de talent, cette campagne décortique, avec humour et réalisme, les mythes sur le métier d’auteur·rice et d’illustrateur·rice.
L’objectif est, encore et toujours, de débattre et d’ouvrir le dialogue avec les lecteur·rices et avec les partenaires de la chaîne du livre.
L’auteur·rice jeunesse, cigale ou fourmi ?
Beaucoup vous répondront cigale ! Oisive, souvent paresseuse, vivant bien de son succès, car son talent lui rapporte de gros sous, voyageuse, sirotant un rhum le nez au vent. Et honte sur elle, si elle ose demander plus !
En réalité, les auteurs et les autrices jeunesse sont des fourmis.
Desservi·es par cette fable qui leur colle à la peau, les auteurs et les autrices jeunesse sont trop souvent déconsidéré·es. Leur temps de travail n’est pas rémunéré, leur savoir-faire peu valorisé alors qu’ils et elles produisent la quasi-totalité de la valeur ajoutée d’une industrie qui emploie plus de 80 000 personnes.
Ainsi, 41 % d’entre elles et eux travaillent plus que les 35 heures légales, pour des rémunérations inférieures au SMIC.
Et si, par malheur, ils ou elles tombent malades ? Les organismes sociaux sont souvent incapables de répondre à leurs demandes et ne fournissent pas les prestations pour lesquelles les auteurs et les autrices cotisent.
En 2019, la Charte a donc décidé de faire appel à des illustrateurs et des illustratrices jeunesse pour emmener le grand public à la découverte des injustices de leur quotidien.
Car leur précarité est loin d’être une fable.
Du 27 novembre au 2 décembre, une exposition se tiendra au Salon du livre jeunesse de Montreuil, accompagné d’une brochure distribuée spécialement pour l’occasion. On pourra alors y retrouver les illustrations de Benjamin Adam, Gilles Bachelet, Sandrine Bonini, Benjamin Chaud, Clothilde Delacroix, Magali Le Huche, Roland Garrigue, Amélie Graux, Catherine Meurisse et Dorothée de Monfreid.
En outre, ces dessins seront quotidiennement diffusés sur les réseaux sociaux, pour amplifier le volume… Gare aux décibels…