Auteur d’un poème sur Calais, l’ancien Calaisien qui a vécu 17 ans dans la commune française, Thomas Voiment, a été récompensé pour ses écrits lors du concours littéraire organisé par l’Académie européenne des Arts-France (AEAF). Le prix a été remis à l’occasion de l’édition 2016 du Salon International des Arts, organisé cette année à la Galerie Nesle, à Paris.
(magiciencloseup / CC BY 2.0)
Tous les ans, au printemps, ce salon promeut les activités artistiques de ses adhérents, dans le domaine des arts plastiques, de la musique et de la littérature.
À la suite de délibérations, le jury a désigné Thomas Voiment comme grand gagnant de cette édition 2016. « Outre la qualité littéraire du poème, c’est la manière dont Calais est présentée qui a retenu l’attention du jury », déclare Geneviève Bonnet-Cadith, présidente du jury dans une interview accordée au quotidien La Voix du Nord. « Ce prix est avant tout honorifique, mais le poème va aussi être publié sur le site de l’AEAF, qui compte 3.000 visites par an. »
Dans le texte de l’auteur intitulé Calais, il est question de l’atmosphère singulière de la ville de Calais, commune que le poète connaît bien. Il évoque les « canaux insalubres » ou encore les « parcs lugubres » de celle qu’il a aimée « comme un premier amour ».
Toujours dans une interview réalisée par La Voix du Nord, Thomas Voiment, lauréat du prix du concours littéraire organisé par l’Académie européenne des Arts France (AEAF) déclare « J’ai vécu à Calais jusqu’à 25 ans et j’aime cette ville sans pour autant projeter de revenir y vivre. Calais est ma madeleine de Proust, quelque chose que l’on prend plaisir à picorer, mais dont il ne faut pas se gaver. Je ne vois pas dans cette ville ce dont les médias parlent sans cesse. Pour moi l’actualité n’a pas eu d’impact sur l’âme de la ville qui transparaît dans mon poème. »
Le poème de Thomas Voiment :
Je suis prêt aujourd’hui à le lui dire,
Mais laissez-moi ces quelques vers
Pour remonter mes souvenirs
Jusqu’à la belle dentellière.
Je l’ai arpenté pendant tant d’années,
De ses rues éventées à ses parcs lugubres
Où mon enfance n’a fait que flâner
Le long des canaux insalubres.
Des soirs d’été, assis des heures durant
Sur les hauteurs de sa citadelle
À regarder tourner le phare blanc
Sur les bateaux rivés aux passerelles.
Et tous ces bars où l’on se raconte sans cesse
Les mêmes histoires comme si le temps
Avait dressé une forteresse
Pour empêcher le présent.
Et même si je l’ai quitté un matin de juin
Pour une vie que j’ai fini par racheter,
J’ai la nostalgie des premiers alexandrins
Que j’avais esquissés au bout de la jetée.
Je l’aime comme un premier amour,
Celui ou celle que l’on ne peut oublier
Et à qui l’on passe parfois dire bonjour
Sans pourtant rien avoir à dire de particulier.
(via La voix du Nord)
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