Le Prix littéraire de la Porte Dorée 2020 a été attribué à Mehdi Charef pour son roman Rue des pâquerettes, publié par les éditions Hors d'Atteinte. Le prix récompense chaque année une oeuvre écrite en français ayant pour thème l'exil, l'immigration, les identités plurielles ou l'altérité liée aux réalités migratoires.
« Le prix de cette 11e édition du Prix littéraire du Palais de la Porte Dorée est décerné à Mehdi Charef pour Rue des Pâquerettes. [...] C'est un enfant algérien qui parle de son itinéraire et de son rapport à ses parents, mais dans un espace surprenant, celui d'un bidonville de Nanterre. C'est un texte très émouvant. Il y a une écriture transparente, sans emphase, mais qui finit par toucher le lecteur », a indiqué Nedim Gürsel, président du jury.
Le résumé de l'éditeur pour Rue des pâquerettes :
Mehdi Charef n'avait encore jamais abordé de front son arrivée en France à l'âge de 10 ans, en 1962, dans le bidonville de Nanterre. Ce livre est le premier d'une trilogie retraçant l'enfance et l'adolescence de cette génération venue rejoindre ses pères, arrivés en éclaireurs dans la France des années 1960-1970. Il y décrit le froid, la boue, l'humiliation du bidonville et le racisme ordinaire d'une France où les ratonnades étaient banales, mais aussi l'instituteur qui leur apprend à aimer la vie autant que Victor Hugo ou la douceur d'une voisine. Comme un retour aux premiers mots d'une histoire qui a ensuite déraillé, Rue des Pâquerettes revient sur les raisons profondes pour lesquelles la France vit, aujourd'hui encore, l'immigration comme un problème.
Né en Algérie en 1952, romancier, scénariste et cinéaste, Mehdi Charef est arrivé en France en 1962. Il a connu les bidonvilles, les cités de transit et l'usine avant de publier quatre romans, tous au Mercure de France, et de réaliser onze films, dont Le Thé au harem d'Archimède (1984) et Graziella (2005).
Le Prix littéraire de la Porte Dorée, créé en 2010, est doté à hauteur de 4000 €.
En 11 ans, il a distingué les romans d'Alice Zeniter (Jusque dans nos bras, Albin Michel), Michaël Ferrier (Sympathie pour le fantôme, Gallimard), Henri Lopes (Une enfant de Poto-Poto, Gallimard), Mathias Enard (Rue des voleurs, Actes Sud), Julien Delmaire (Georgia, Grasset), Sylvain Prudhomme (Les grands, Gallimard), Doan Bui (Le silence de mon père, Albin Michel), Négar Djavadi (Désorientale, Liana Levi), Mohamed Mbougar Sarr (Silence du chœur, Présence africaine) et Omar Benlaâla (Tu n'habiteras jamais Paris, Flammarion).
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1 Commentaire
Chris
19/06/2020 à 10:35
Un récit très émouvant effectivement