Depuis quelques années - six déjà - le prix Virilo tourne en douce dérision les grandes récompenses de l'automne, ajoutant son petit poil de moustache à l'ensemble des réjouissances. Deux prix, saluant des montées fulgurantes de testostérones, retiennent les oeuvres de deux lauréats, le Prix Virilo et le Trop Virilo. Âmes sensibles, éviter le rasoir...
Le 06/11/2013 à 15:24 par Cécile Mazin
Publié le :
06/11/2013 à 15:24
Le Prix Virilo revient cette année à Faillir être flingué, de Céline Minard (Rivages)
Au cœur d'une rentrée littéraire faible, les jurés tiennent à souligner le plaisir de trouver un style précis et riche, qui ne s'ampoule pas de posture, mais raconte avec talent. C'est un roman aux multiples niveaux de lecture, qui éclaire les westerns crépusculaires d'un feu nouveau, aux jaillissements découpés par l'ombre portée d'un grand écrivain. C'est également une main tendue aux jurées du Femina, qui l'ont sélectionné comme finaliste. Sauront-elles enfin ne pas se tromper ? (retrouver un extrait du livre)
Le prix Trop Virilo salue pour sa part Je suis un homme de Marie Nimier (Gallimard).
Dans la peau d'un homme qui frappe ses femmes, elle nous gratifie de phrases comme « Je suis claustrophobe de la bite » ouencore après avoir frappé son amie "J'avais envie de Zoé. Pas de la soigner, non de coucher avec elle. (…) Elle semblait consentante quoique totalement passive et très vite, je fus à mon affaire." Peut-être une manière pour Marie Nimier de nous montrer que devenir un homme, pour elle, c'est devenir surtout, et paradoxalement, un con…
Mais le vrai bonheur du prix Virilo, ce sont les accessits, qui cette année encore, sont goûtus autant que velus.
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