Le 27 septembre, le jury a longuement délibéré, afin de désigner le lauréat 2020 du Prix Planète SF des blogueurs. Cela n’a pas été facile tant la qualité était au rendez-vous cette année dans la sélection. Les jurés ont décidé de l’attribuer à Vita Nostra de Marina et Sergueï Diatchenko, publié chez L’Atalante et traduit par Denis E. Savine.
Roman d’apprentissage. Roman de passage à l’âge adulte. Roman d’internat. Roman weird. Roman ukrainien. Vita nostra est tout cela et plus encore. Vita Nostra est le récit d’une déconstruction / reconstruction terrifiante et éblouissante.
C'est dans le bourg paumé de Torpa que Sacha entonnera l'hymne des étudiants, à l'"Institut des technologies spéciales". Pour y apprendre quoi ? Allez savoir. Dans quel but et en vue de quelle carrière ? Mystère encore. Il faut dire que son inscription ne relève pas exactement d'un choix : on la lui a imposée... Comment s'étonner dès lors de l'apparente absurdité de l'enseignement, de l'arbitraire despotisme des professeurs et de l'inquiétante bizarrerie des étudiants ? A-t-on affaire, avec Vita nostra, à un roman d'initiation à la magie ? Oui et non.
On évoque irrésistiblement la saga d'Harry Potter et plus encore Les Magiciens de Lev Grossman. Mêmes jeunes esprits en formation, même apprentissage semé d'obstacles. Mais c'est sur une autre terre et dans une autre culture, slaves celles-là, que reposent les fondations d'un livre qui nous rappellera que le Verbe se veut à l'origine du monde. Les lecteurs de fantasy occidentale saturés d'aspirations à l'héroïsme tous azimuts en seront tourneboulés.
Le lecteur accompagne pas à pas l’héroïne qui traverse des épreuves insurmontables et des incompréhensions indicibles. Un pas après l’autre, vers la métamorphose. Dans tous les cas, ce roman est du genre de ceux qu’on ne lâche qu’une fois la dernière page tournée.
Vita nostra brevis est, réjouissons-nous de la passer en compagnie de si bons livres.
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