Le Musée national de l’histoire de l’immigration met la littérature à l’honneur en lançant la 7ème édition du Prix littéraire de la Porte Dorée. Depuis 2010, ce prix récompense chaque année un roman ou un récit écrit en français sur le thème de l’exil. C’est l’occasion de donner une autre image des réfugiés dans un contexte de crise migratoire en Europe.
Le 01/06/2016 à 13:09 par Sophie Kloetzli
Publié le :
01/06/2016 à 13:09
Façade sud du Palais de la Porte Dorée. Photo. : Cyril Sancereau © EPPPD
Le Musée de l’histoire de l’immigration à Paris est aménagé dans le Palais de la Porte Dorée, en hommage à la « Golden Door » symbolisée par la Statue de la Liberté, qui figure la promesse d’un avenir meilleur.
Créé en 2010, le Prix littéraire de la Porte Dorée encourage les écrivains à faire face à la crise migratoire en Europe pour en donner une vision plus nuancée et plus poétique. La littérature offre en effet la possibilité d’appréhender une réalité complexe et de comprendre l’autre à travers le récit de destins particuliers, ainsi que de célébrer les métissages culturels.
« Les images des réfugiés arrivant par centaines aux frontières orientales de l’Europe et les statistiques funestes des disparus en mer Méditerranée imposent de porter une attention particulière à ces flux et aux contradictions qui traversent les sociétés européennes à leur propos », expliqueBenjamin Stora, dans la préface du catalogue de l’exposition Frontières (Magellan, 2015).
La cérémonie de la 7ème édition du Prix littéraire de la Porte Dorée se tiendra le 8 juin 2016. Le jury y désignera le lauréat parmi onze titres de l’année éditoriale en cours, qui ont été sélectionnés par un comité de lecture composé de professionnels du livre, d’historiens, d’enseignants et de journalistes. Le lauréat recevra également la somme de 4000 euros.
« Ce prix m’honore et me touche. Je me reconnais dans le message qu’il porte : l’affirmation de la richesse d’un héritage venu pendant des siècles d’horizons variés. L’immigration, l’exil, je serais tenté de les voir comme des avant-postes de ce que l’existence humaine peut avoir à affronter de plus vertigineux et de plus fécond : l’inconfort, la confrontation quotidienne avec l’altérité, la nécessité chaque jour renouvelée de l’adaptation, de l’audace, de la débrouillardise, de l’imagination, de l’humour », confie Sylvain Prudhomme, lauréat 2015.
La sélection 2016
Mektouba, Karima Berger (Albin Michel)
Le Silence de mon père, Doan Bui (L’Iconoclaste)
L’Autre Joseph, Kéthévane Davrichewy (Sabine Wespieser)
Popa Singer, René Depestre (Zulma)
Nous dînerons en français, Albena Dimitrova (Galaade)
Comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va, Libar M. Fofana (« Continents noirs », Gallimard)
Au moins il ne pleut pas, Paula Jacques (Stock)
Kidnapping, Gaspard Kœnig (Grasset)
Les Bateaux ivres, Jean-Paul Mari (JC Lattès)
La Colombe et le Moineau, Khaled Osman (Vents d’ailleurs)
Venus d’ailleurs, de Paola Pigani (Liana Levi)
Les membres du jury 2016
Sylvain Prudhomme, écrivain, président du jury, lauréat 2015 pour son roman Les grands (L’Arbalète/Gallimard)
Julien Delmaire, écrivain, lauréat 2014 pour Georgia (Grasset)
Arlette Farge, historienne
Michaël Ferrier, écrivain
Mustapha Harzoune, critique littéraire
Georgia Makhlouf, journaliste et écrivain
Valérie Marin La Meslée, journaliste littéraire
Véronique Ovaldé, écrivain
David Rey, libraire
Lycéens de 4 lycées parisiens et d’un lycée de Seine-Saint-Denis
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