Récompensé du Prix Décembre 2014, le livre d'Élisabeth Roudinesco publié aux éditions Seuil faisait donc fort logiquement partie des titres retenus pour le Prix des Prix. Ce dernier récompense, dans la plus totale des incohérences, un ouvrage parmi tous ceux qui ont été primés durant la rentrée d'automne. Et donc, voici la lauréate.
Le 17/12/2014 à 12:17 par Cécile Mazin
Publié le :
17/12/2014 à 12:17
Créé en 2011 à l'initiative de Pierre Leroy, co-gérant du groupe Lagardère, président de l'IMEC (Institut Mémoire de l'Édition Contemporaine), bibliophile et collectionneur, le Prix des Prix a été constitué pour couronner la saison en choisissant le meilleur roman parmi les huit principaux prix littéraires de la rentrée (Académie Française, Décembre, Femina, Flore, Goncourt, Interallié, Médicis, Renaudot).
C'est ainsi que le livre Sigmund Freud ; en sont temps et dans le nôtre a été primé devant tous, sous la haute présidence de Pierre Leroy.
Retrouver Sigmund Freud ; en sont temps et dans le nôtre, en librairie
À propos du livre :
Des centaines d'ouvrages ont été écrits de par le monde sur le médecin viennois, fondateur de la psychanalyse (1856-1939), et quelques dizaines de biographies lui ont été consacrées. Pourquoi proposer aujourd'hui une nouvelle lecture de sa vie et de son œuvre ?
D'abord parce que, depuis la dernière en date de ces biographies, celle de Peter Gay (Hachette, 1991), de nouvelles archives ont été ouvertes aux chercheurs (sur ses patients, notamment) et l'essentiel de sa correspondance est désormais accessible. Mais aussi, surtout, parce qu'il restait beaucoup à dire sur l'homme et son œuvre. Et d'abord ceci : l'invention de la psychanalyse est profondément liée à la critique de la famille traditionnelle, que Freud aura éprouvée dans sa propre enfance, lui, l'aîné des huit enfants d'Amalia et de Jacob Freud, né à Freiberg en Moravie.
Et encore ceci : le fondateur de la psychanalyse est d'abord un Viennois de la Belle-Epoque, sujet de l'Empire austro-hongrois, héritier des Lumières allemandes et juives. Quant à la psychanalyse elle-même, elle est le fruit d'une entreprise collective, d'un cénacle romantique au sein duquel Freud aura donné libre cours à sa fascination pour l'irrationnel, les sciences occultes, la part obscure de nous-mêmes, transformant volontiers ses amis en ennemis, à la fois Faust et Mephisto en quelque sorte. Toujours au nom de la raison et des Lumières.
Que Freud, encore, penseur de la modernité, mais conservateur éclairé en politique, n'aura cessé d'agir en contradiction avec son œuvre.
Le voici en son temps, dans sa famille, en son cénacle, entouré de ses collections, de ses femmes, de ses enfants, de ses chiens, le voici enfin en proie au pessimisme face à la montée des extrêmes, pris d'hésitations à l'heure de l'exil londonien, où il finira sa vie.
Le voici dans notre temps aussi, nourrissant nos interrogations de ses propres doutes, de ses échecs, de ses passions.
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