Le président de l’Académie Goncourt avait laissé un mois au gouvernement pour rouvrir les librairies. Et de préciser que la date de remise du prix s’effectuerait au maximum le 10 décembre. Après les annonces de Jean Castex, nul doute, désormais, que les établissements ne retrouveront pas leurs lecteurs avant le 1er décembre.
Dans une communication, les membres du jury réunis ce vendredi 13 novembre au matin par visioconférence ont donc réagi « aux propos du Premier ministre de la veille ». Ils annoncent qu’ils proclameront le Prix Goncourt 2020 lundi 30 novembre.
« Tous tiennent à ce que chacune et chacun puisse acheter des livres pour les fêtes de fin d’année. Cette date du 30 novembre, qui devrait précéder — enfin — la réouverture essentielle des librairies, permettra aux libraires d’être approvisionnés à ternps », explique le message.
Et dans l’intervalle, ils incitent les lecteurs à « privilégier pour leurs achats de livres, le click and collect des librairies ».
Outre que l’on aurait pu s’attendre à une francisation de l’expression désormais consacrée — Clique & Rapplique faisant recette après que Riad Sattouf l’a proposée — cette invitation tombe peu après un message de la librairie Les Volcans.
Cette dernière, qui est la première à signifier son arrêt, expliquait à ses clients que le click & collect prendrait fin ce 13 novembre. Les vendredis 13, c’est connu, portent la poisse.
« Nous ne pouvons pas accepter de perdre de l’argent pour faire un travail qui n’est pas le nôtre. Notre métier, ce que nous aimons faire, étant de vous accueillir et de vous conseiller », affirme la gérante de la Scop, Martine Lebeau.
Certains optimistes verront toutefois, en cette date du 30 novembre, veille de la révision du second confinement, un signe. Remis une journée avant que le gouvernement ne puisse accepter sous condition un retour progressif à la normale pour les commerces, ce 30 novembre aura-t-il valeur de prophétie ?
« Comme il est de tradition, les Renaudot annonceront leurs lauréats le même jour que les Goncourt », indique pour sa part le président du Renaudot, Georges-Olivier Châteaureynaud, auprès de l'AFP. Moralité, deux bonnes raisons plutôt qu'une de se pencher sur le sujet...
L'Académie française diffusera par voie de presse l'annonce de l'attribution de son Grand Prix du roman le jeudi 26 novembre 2020, « en espérant précéder de peu la date de réouverture des librairies ».
Marie-Rose Guarnieri pour L’Association Verbes, vient également d’annoncer un report : « Espérant précéder de peu la réouverture des librairies, l’association Verbes, La Brasserie Wepler, La FondationLa Poste et les membres du jury annonceront à la presse l’attribution du Prix Wepler — Fondation la Poste et de la Mention spéciale du Jury le lundi 23 novembre à 9 h. Merci de votre attention et à bientôt. »
Crédit photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0 - Drouant, le restaurant des Goncourt
2 Commentaires
Alina Reyes
13/11/2020 à 21:13
Comme si on ne s'en doutait pas assez, les jurés Goncourt prouvent qu'ils sont les commis de l'industrie du livre, comme Macron, écrivain raté, est le commis des milliardaires. Quand les journalistes "littéraires" cesseront-ils eux aussi d'être des commis ou des sous-commis des prix littéraires, eux-mêmes commis des grands patrons exploiteurs d'auteurs, de traducteurs et d'employés de toute sorte ? Et surtout, destructeurs de littérature. Quand cesseront-ils de soutenir les parasites qui fabriquent le succès des livres médiocres voire mauvais, que ces parasites soient auteurs, éditeurs, journalistes ou tout cela à la fois ?
SORBONNE
14/11/2020 à 13:58
Le Goncourt, on s'en fout! Essayez une année sans, pour voir! De toute façon combien de prix littéraires existe-t-il aujourd'hui? 10? 100? Du Goncourt au Prix 30 millions d'amis, Des Lecteurs de Marie Claire aux lectrices de Elles, Des Libraires aussi, De la Fnac, de Leclerc, des prix il y en a autant que de bandeaux rouges, qui, à une époque justement ne ceignaient que les prix.
Le Goncourt on s'en fout! De toute façon, ces femmes et hommes âgés ne pourront pas déjeuner dans leur brasserie préférée, les journalistes ou ce qu'il en reste ne pourront pas s'agglutiner pour les mitrailler, donc même la remise elle même est morte née.
Le Goncourt on s'en fout, on trouvera bien autre chose à offrir à mère grand, le bouquin de Lena Situations, par exemple, ou Yoga de Carrere. Ou la bio de Blondie.
Le Goncourt on s'en fout parce qu'il ne le lira pas, vu la liste des finalistes, tous prétentieux et ennuyeux, illisibles et bâclés. Eric Emmanuel pourra toujours nous faire croire que la profondeur se niche dans ces vides, mais bon, à d'autres.
Le Goncourt on s'en fout surtout parce qu'une fois de plus le meilleur roman de l'année est étranger, nord américain évidemment, Betty, de Tiffany Mc Daniel, et puis c'est tout. Vive Gallmeister.
Le Goncourt on s'en fout parce qu'il ne sera pas disponible sur la PS5, le seul évènement de cette fin d'année avec la candidature de Mélenchon :-)
Le Goncourt on s'en fout parce que tous les ans il invente une polémique censée prouver son impertinence.
Le Goncourt on s'en fout comme du Flore, des Deux Magots et de Bernard Pivot. La littérature est bien plus vivante que cela.
Alors, donc, le Goncourt je m'en fous, mais je laisserai leur petit plaisir aux petits jurés, début décembre, après tout, comme dirait Donald, nous sommes en démocratie.