Ce sont les premiers prix de la grande rentrée littéraire. Avant eux, Fnac et Virgin grillent quelque peu la politesse, mais chez Goncourt et Renaudot, on a une certaine tradition... et un petit historique.
Le 07/09/2010 à 10:02 par Clément Solym
Publié le :
07/09/2010 à 10:02
Pas étonnant que l'on attende avec une impatience un peu factice les annonces de ces prix : du côté des maisons, la nomination à l'un ou l'autre des deux cadors s'accompagne d'un regain d'intérêt pour le titre, autant que d'une nouvelle approche auprès de la presse.
« Ce n'est pas compliqué : les journalistes qui n'avaient pas lu les ouvrages, et qui les découvrent dans les listes, nous contactent assez rapidement, alors que ce peut être la croix et la bannière pour obtenir un papier, ou tout du moins, une oreille attentive quelques semaines plus tôt », nous explique une attachée de presse.
Sale temps pour les absents
Cette année, comme toujours, plusieurs noms se retrouvent dans l'une et l'autre liste. Le plus en vue, Michel Houellebecq, fait coup double, tout comme Virginie Despentes. De même pour le vénérable Vassilis Alexakis. La présence de Nothomb dans la liste du Goncourt pourrait amuser, mais finalement, on se demande bien comment les choix sont réalisés. Les oeuvres sont certes hétéroclites, mais dans les maisons, on retrouve rapidement des noms familiers.
La pieuvre Galligraseuil n'est pourtant pas si présente dans le Goncourt, bien moins en tout cas que dans le Renaudot, où sur l'ensemble des deux listes, treize titres appartiennent à ces maisons - n'oublions pas que P.O.L. compte dans le giron de Gallimard et que l'Olivier fait partie du groupe La Martinière Seuil. Sur 22 titres, cela occupe déjà un beau morceau de la ligne de départ.
Le grand retour de Paul le Poulpe ?
Nous aviosn évoqué, dans un exercice ne manquant pas d'un certain cynisme - ni d'humour, d'ailleurs - la possibilité de faire intervenir Paul le Poulpe, qui avait tant défrayé la chronique durant la coupe du Monde, en devinant par avance les vainqueurs des rencontres. Pour les prix littéraires, nous avions évoqué plusieurs alternatives possibles à ce grand marasme.
Sauf que la réalité est tout autre. C'est un jeu de dupe aujourd'hui que de croire en l'autonomie des jurés, et un enfonçage de portes ouvertes que de le répéter. Chacun négocie en bonne intelligence avec les autres pour obtenir le prix qui l'intéresse cette année le plus.
Sachant que Grasset a l'an passé obtenu le Renaudot avec Beigbeder et que Gallimard s'est offert le Goncourt avec Marie N'Diaye, les supputations restent entières.
Bienvenue dans la rentrée littéraire...
Commenter cet article