
Intitulée « Biographies dessinées », l’exposition s’inscrit plus largement dans le cadre de BD 2020, année de la bande dessinée. Elle mettra à l’honneur ses biographies en bande dessinée consacrées à ses amis, Alan Ingram Cope, soldat américain de la Seconde Guerre mondiale et Didier Lefèvre, reporter-photographe.
Pour rappel, Emmanuel Guibert leur avait dédié plusieurs albums : La guerre d’Alan, l’Enfance d’Alan, Martha et Alan, publiés chez l’Association, ainsi que Le photographe aux éditions Dupuis, abondamment lus et traduits. « Quand ils étaient vivants, la préparation de ces livres nous donnait un alibi pour nous voir beaucoup. Aujourd’hui, ils me permettent de continuer à m’occuper d’eux » a tenu à souligner Emmanuel Guibert.
Et de continuer : « Quand un dessinateur a envie de célébrer un ami présent ou de revoir un ami absent, il a la ressource de le dessiner. Quand il veut l’entendre, il place une bulle devant ses lèvres et lui fait prononcer une phrase. Ainsi s’instaure une conversation qui peut accoucher de milliers de dessins et de phrases consécutifs ; ce qu’on appelle une bande dessinée. »
De nombreux dessins seront exposés, ainsi que des récits, des photographies et des diaporamas. On pourra également y retrouver des objets qui concourent à l’évocation de deux vies confrontées à l’histoire de leur temps : la crise de 1929 en Californie et la Seconde Guerre mondiale en Europe pour l’une, l’Afghanistan des années 1980 occupé par l’Armée rouge pour l’autre.

Emmanuel Guibert : passeur de mémoire
Né en 1964 à Paris, Emmanuel Guibert débute sa carrière dans la bande dessinée avec Brune, une œuvre sur la montée du nazisme publié en 1992. Fréquentant les auteurs de la toute jeune maison d’édition L’Association, il commence à publier des récits dans la revue Lapin, et intègre l’atelier des Vosges aux côtés notamment d’Emile Bravo, Christophe Blain et Joann Sfar.
Sur un scénario de ce dernier, il dessine La fille du professeur, Alph’art coup de cœur et Prix René Goscinny au Festival d’Angoulême en 1998. Toujours avec Joann Sfar, il débute en 1997 la série pour enfants Sardine de l’espace.
C’est en 1996 qu’Emmanuel Guibert se lance dans une suite d’albums inspirés par les souvenirs de son ami américain Alan Ingram Cope, La Guerre d’Alan (trois volumes de 2000 à 2008), L’enfance d’Alan (2012), Martha et Alan (2016).
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Un travail de passeur de mémoire qui se prolonge dans Le Photographe (trois volumes de 2003 à 2006), inspiré des souvenirs et des photos rapportés de voyages en Afghanistan avec Médecins sans Frontières par le photojournaliste Didier Lefèvre. Le Photographe sera d’ailleurs récompensé à travers le monde avec le prix Essentiel d’Angoulême en 2007, le Eisner Award de la meilleure édition américaine d’une œuvre internationale et le Prix Micheluzzi de la meilleure série étrangère en 2010.
Dans Alan comme dans Le Photographe, Emmanuel Guibert, par son geste virtuose et sa technique, sublime l’intime et le quotidien, magnifie l’anodin et le temps qui passe, et surtout, place inconditionnellement l’humain au cœur de ses récits.
Pour l’ensemble de son œuvre, Emmanuel Guibert reçoit en 2017 le Prix René Goscinny et, en 2020, le Grand Prix du 47e Festival International de la bande dessinée d’Angoulême.
Informations pratiques :
Exposition Emmanuel Guibert Biographies dessinées
Philippe Ghielmetti sera commissaire de l’exposition
Académie des beaux-arts du 9 septembre au 18 octobre 2020 Pavillon Comtesse de Caen, Palais de l’Institut de France
Photographies :
Emmanuel Guibert recevant le Grand prix 2020 au Festival d'Angoulême (Selbymay, CC BY-SA 4.0)
Le Photographe © Emmanuel Guibert et Editions Dupuis
La guerre d’Alan © Emmanuel Guibert & L’Association
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