Du temps des 7 Mers, les coups bas entre pirates se menaient tambour battant et sabre aux dents. Quand l’espace marin s’est agrandi, les rivalités n’ont pas cessé, loin s’en faut. Il faut imaginer qu’à surfer sur les espaces internautiques, les méthodes varient, mais les intentions restent inchangées…

Le site 9anime.to jouit d’une grande notoriété dans le monde de l’anime piraté — tant du côté des utilisateurs que des éditeurs. Alors qu’on estimerait qu’en matière de contrefaçon, il y a de la place pour tous, 9anime n’a pas vu d’un bon œil l’arrivée d’un concurrent, AnimixPlay.to. Et pour faire part de son mécontentement, 9anime n’y est pas allé de main morte.
Siphonner le réservoir
Passé du site de niche à l’entreprise de piratage majeure en quelques années, 9anime compte quelque 39 millions de visiteurs chaque mois, indique TorrentFreak. Or, dans le courant de l’été, son concurrent AnimixPlay a manifestement connu une forte croissance, passant à 1,4 million de visiteurs par mois.
Certes, un chiffre honorable, mais qui le laisse dans l’ombre de son grand frère. Or, 9anime a pointé du doigt qu’AnimixPlay venait sucer son contenu, pour enrichir ses pages. Le pirate piraté, voici qui devient comique. Pour le dire simplement, AnimixPlay interroge la base de données de 9anime tous les jours, constamment, pour augmenter son offre. Des requêtes massives, qui évidemment attristent les pirates d’en face.
« Ils veulent simplement une grande base de données en peu de temps, alors que nous devons la remplir quotidiennement, et l’avons fait durant des années. Leur action, à la manière d’un DDoS, sollicite lourdement notre serveur, le ralentit et donc ralentit le site », explique l’opérateur de 9anime.
PIRATES: pas de quartier sur internet
Le DDoS, ou attaque par déni de service, est un système que les pirates informatiques utilisent pour rendre un serveur indisponible. En multipliant les requêtes, ils sursollicitent le serveur jusqu’à ce que ce dernier rende l’âme et tombe, corps et bien. Ou coule, pour revenir aux 7 Mers.
Dédé_Ohesse
Certes, AnimixPlay n’a pas l’intention de faire s’écrouler son rival, et ne pratique pas vraiment une attaque DDoS. Or, la réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre : 9anime a riposté en installant un JavaScript sur ses pages, qui se sert de la connexion internet des visiteurs pour inonder les serveurs d’AnimixPlay. « Il semble que 9anime se serve de sa communauté comme de bots DDoS », analyse un internaute.

« Comment vous sentiriez-vous si, marchant dans la rue, quelqu’un vient vous frapper au visage plusieurs fois durant 30 minutes ? Vous lui demandez d’arrêter, mais il s’en moque : alors vous le frappez en retour, et tout le monde dans la rue en vient à vous juger ? »
Depuis, le code DDoS qui changeait les internautes en robots hackers a été retiré, et manifestement, un cessez-le-feu est engagé. Jusqu'à la prochaine fois...
crédit photo : markusspiske CC 0
Commentaires
Geek, le 15/10/2020 à 09:37:02
Répondre
Poster un commentaire