L'éditeur Usborne aurait du y regarder à deux fois : pour célébrer le 20e anniversaire d'une série de livres de son catalogue, une édition spéciale de That's not my mermaid..., de Fiona Watt et Rachel Wells, a été publiée, avec une couverture inédite. Problème, cette dernière présente une sirène noire : associée au titre et à une remarque, « Ses cheveux sont trop duveteux », l'image devient dérangeante...

Mère de deux petites filles, Katie Wells a vu de loin la sirène noire de la couverture du livre, reproduite sur un t-shirt : « Nous marchions dans l'allée centrale quand nous l'avons vu de loin. Cela m'a particulièrement attiré, car il est rare de trouver des vêtements présentant des personnages noirs », explique-t-elle. Mais, de plus près, le t-shirt s'avère moins engageant.
On y retrouve en effet les mêmes inscriptions que sur la couverture du livre qui l'accompagne : Ce n'est pas ma sirène, le titre du livre, mais aussi une phrase : « Ses cheveux sont trop duveteux. » Pour Wells, « [c]e n'est pas quelque chose que l'on devrait lire sur un t-shirt, et cela rappelle un stéréotype, c'est tout simplement raciste ».
En effet, les cheveux crépus et leurs porteurs ont longtemps été victimes de racisme : ce type de chevelure était considérée comme sale ou tout simplement laide, voire comme une justification de l'esclavage.
Le livre Ce n'est pas ma sirène fait partie d'une collection d'ouvrages destinés aux jeunes enfants : ils comportent des parties en tissu et en différentes matières que le jeune lecteur peut découvrir avec ses parents et son sens du toucher. Mais ce même concept évoque un comportement inapproprié vis-à-vis des personnes aux cheveux crépus : le fait de vouloir les toucher, pour s'en moquer ou s'en étonner évoque aussi un comportement raciste et indélicat.
Ainsi, l'association des différents éléments sur cette couverture, dessinée pour une édition spéciale du livre par Rachel Wells, engendre un résultat assez gênant.
« En tant que petite fille noire, j'aurais adoré voir une illustration de quelqu'un me ressemblant, en sirène. Et puis lire les messages n'aurait finalement que renforcé ma haine vis-à-vis de mes cheveux hors du commun », note une utilisatrice de Twitter à propos du livre.
Face aux réactions, la chaine de magasins Tesco et l'éditeur Usborne ont affirmé que le livre ne serait plus disponible. « Alors que nous avions inclus une sirène noire afin d'être plus inclusifs, nous reconnaissons que faire référence aux cheveux de la sirène — les qualifiant de “duveteux”, et le concept de toucher les cheveux lui-même — sont problématiques », a indiqué l'éditeur dans un communiqué.
La précédente édition du livre était dotée d'une couverture montrant une sirène blanche.

via Kent Live
Commentaires
Jujube, le 14/08/2020 à 04:50:48
Répondre
Dora, le 14/08/2020 à 05:30:46
Répondre
Ilola, le 15/08/2020 à 11:30:59
Répondre
JLF, le 14/08/2020 à 12:00:12
Répondre
mimi, le 15/08/2020 à 06:34:02
Répondre
Ilola, le 15/08/2020 à 11:46:10
Répondre
C.J, le 15/08/2020 à 12:34:16
Répondre
Laura Crd, le 27/08/2020 à 09:42:20
Répondre
belaval, le 15/08/2020 à 19:53:00
Répondre
Anita, le 18/08/2020 à 15:11:07
Répondre
Dora, le 19/08/2020 à 08:50:02
Répondre
Jujube, le 18/08/2020 à 18:04:11
Répondre
TARTOPOM, le 19/08/2020 à 18:40:34
Répondre
Poster un commentaire