Ahmad Qatamesh est écrivain. Palestinien. Et selon l'Agence israélienne de sécurité, il constitue un danger pour le pays, du fait de ses accointances avec le Front populaire de libération de la Palestine, pointe
Le 11/05/2011 à 13:08 par Clément Solym
Publié le :
11/05/2011 à 13:08
Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord explique : « Nous craignons qu’Ahmad Qatamesh ne soit derrière les barreaux pour le simple fait d’avoir exprimé pacifiquement ses opinions politiques. Si tel était le cas, Amnesty International le considérerait comme un prisonnier d’opinion et demanderait sa libération immédiate et inconditionnelle. »
C'est que, le 21 avril, les autorités ont arrêté l'écrivain, venant le chercher directement à son domicile - choux blanc, l'auteur était chez son frère. Mais il n'a pour autant pas échappé aux forces de sécurité. Déjà arrêté et torturé dans les années 90, Ahmad Qatamesh a fait régulièrement l'objet d'ordonnances de détention, avant d'être définitivement relâché en 1998, après que l'opinion publique a été sensibilisée à sa cause.
Détenu administratif d'Israël, il avait tiré de son expérience matière à un livre Je ne porterai pas ton tarbouche.
« Les autorités israéliennes ont utilisé la détention administrative pour enfermer des centaines de Palestiniens arbitrairement pendant de longues périodes, a ajouté Philip Luther. Ahmad Qatamesh doit soit être libéré, soit être inculpé et disposer de la possibilité d’être entendu dans le cadre d’une audience publique », conclut Philip Luther.
Ahmad Qatamesh a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes le 21 avril à 2 heures du matin au domicile de son frère à Ramallah, en Cisjordanie. Il a été conduit au centre de détention d’Ofer, dans ce territoire occupé, où il a été interrogé pendant une dizaine de minutes par l’Agence israélienne de sécurité (AIS). Lors d’une audience qui s’est déroulée le 28 avril, un juge militaire a accepté de prolonger sa détention pendant six jours supplémentaires pour qu’il puisse être encore interrogé, mais aucun interrogatoire n’a eu lieu pendant cette période. Au cours d’une nouvelle audience le 2 mai, l’AIS a présenté une requête en faveur d’une seconde prolongation de sa détention afin, selon son épouse, de l’interroger au sujet de ses liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Ahmad Qatamesh a nié participer aux activités du FPLP et le juge militaire a rejeté la requête.Un représentant du tribunal militaire a déclaré à l’avocat d’Ahmad Qatamesh qu’il serait libéré le 3 mai à 17 heures, et un agent pénitentiaire lui a dit la même chose. Néanmoins, le 3 mai à 8 h 30, Ahmad Qatamesh s’est vu remettre une ordonnance de détention administrative signée par le commandant militaire des Forces de défense d’Israël (FDI) pour la Cisjordanie. Ce document semblait avoir été produit pour un autre détenu, car le nom d’Ahmad Qatamesh était écrit par-dessus une couche de liquide correcteur. Il prévoit une « prolongation » de détention administrative, alors qu’il s’agit de la première ordonnance de détention administrative visant Ahmad Qatamesh depuis les années 1990. Ce dernier y est en outre désigné comme un militant du Hamas, organisation ayant des opinions politiques très différentes de celles du FPLP. (via Amnesty international)
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