Le premier déplacement sur mars du robot Curiosity de la Nasa réalisé hier est autant un espoir scientifique qu'un bel hommage à l'auteur américain de science-fiction Ray Bradbury, décédé en juin dernier. L'auteur de Fahrenheit 451, qui avait déjà inventé une vie sur Mars dans certains de ses écrits, fut l'une de ces influences qui ont stimulé l'imagination de nombreux chercheurs et scientifiques.
Le 23/08/2012 à 10:43 par Clément Solym
Publié le :
23/08/2012 à 10:43
Nasa
Construit pour rouler au moins 20 kms à travers le paysage martien, Curiosity — également connu sous le Mars Science Laboratory, MSL —, grâce à un système de mobilité « en parfait état », est conçu afin d'arriver à déterminer si la planète a possédé les conditions nécessaires à toute forme de vie. Le Twitter de Curiosity Rover a commencé par partager une photo en disant : « En hommage, je dédie mon lieu d'atterrissage sur Mars à toi, Ray Bradbury. Salutations depuis Bradbury Landing ! »
La zone où le robot a atterri début août vient donc d'être nommée Bradbury Landing par la Nasa. Le célèbre écrivain était un partisan enthousiaste de l'agence spatiale. « Ses livres nous ont vraiment inspirés », a déclaré Michael Meyer, responsable scientifique du programme d'exploration de Mars à la Nasa. « Les Chroniques martiennes ont inspiré notre curiosité et nous ont ouvert l'esprit à la possibilité d'une forme de vie sur Mars ».
« En son honneur, nous avons baptisé l'endroit où Curiosity a atterri Bradbury Landing », ajoute-t-il, le jour où Ray Bradbury aurait fêté ses 92 ans. Connu pour ses près de 50 romans et ses centaines de nouvelles, l'auteur était de ceux qui avaient réussi à populariser la science-fiction auprès du grand public. Lors d'une conférence, l'auteur avait déclaré : « J'espérais que ces derniers jours, alors que nous nous rapprochions de Mars et que la poussière se dissipait, nous verrions plein de Martiens debout avec de grandes pancartes où l'on pourrait lire : Bradubury avait raison ! »
« C'était aussi un ami du JPL », a affirmé Pete Theisinger, précisant que l'écrivain avait visité une dernière fois les locaux du JPL en 2009.
Jusqu'ici, Pete Theisinger, responsable de la mission Curiosity, s'est félicité du succès de la mission. «Nous sommes au 16e jour d'une mission de deux ans, nous n'avons pas encore posé notre bras (articulé) sur le sol et nous n'avons pas testé notre capacité à récupérer des échantillons, ce qui est un élément clé de la mission scientifique », a-t-il dit. « Donc, même si tout s'est bien passé jusqu'ici, nous n'avons coché que deux cases de nos exigences minimum: décoller à l'heure (de la Terre) et atterrir sur Mars. Nous sommes encore loin d'avoir atteint le plein potentiel de cette mission », a-t-il conclu.
Le robot pointe actuellement dans la direction sud-ouest vers le mont Sharp où les scientifiques s'attendent à trouver des roches fixées à la base du pic il y a des milliards d'années, en présence d'une eau abondante. Mais l'équipe de la mission veut d'abord consulter une intersection de trois types de terrain à quelque 400 mètres à l'est, endroit que les chercheurs ont surnommé Glenelg. Pour eux, cela semble être un bon endroit pour commencer à caractériser la géologie du cratère Gale.
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