L'exception culturelle française au sein d'une Europe qui vit en numérique, étaient les deux thèmes d'un discours prononcé par la ministre de la Culture, en déplacement pour les 22e Rencontres de Dijon. Achevée ce samedi 20, c'est sous la présidence de Robert Guédiguian que cette édition s'est déroulée.
Le 21/10/2012 à 10:42 par Clément Solym
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21/10/2012 à 10:42
L'occasion pour la ministre d'évoquer, justement la question du développement numérique dans le domaine culturel, rappelant qu'il « rend la circulation des œuvres instantanée » et « permet techniquement le « clonage » des œuvres audiovisuelles et cinématographiques », ce qui est tout aussi valable pour le livre
Dans un contexte européen de partage et d'échange, la ministre souhaite que les politiques culturelles s'harmonisent et se respectent. Et pour ce faire, défendre l'exception culturelle est une priorité. Mais il faut « convaincre à l'échelle européenne et affirmer nos principes sur la scène internationale ».
Et de rappeler
En droit communautaire, cette exception culturelle existe également, dans la reconnaissance par le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, de ce que l'Union « tient compte des aspects culturels dans son action au titre d'autres dispositions des traités, afin notamment de respecter et de promouvoir la diversité de ses cultures » (article 167) ou encore dans le statut particulier que le traité accorde aux aides d'État destinées à promouvoir la culture (article 107-3d). Ces avancées sont présentes dans les textes, mais la pratique décisionnelle des institutions de l'Union européenne montre que les objectifs d'harmonisation du marché intérieur, de respect de la concurrence ou de libéralisation commerciale dictent des agendas où les considérations de politique culturelle passent le plus souvent au second plan.
Aurélie Filippetti va donc « ouvrir une démarche européenne de construction d'une coalition de pays soucieux de défendre l'identité culturelle européenne et sa diversité au sein et entre nos pays. Nous pourrons ainsi rassembler plus largement en Europe et insister sur nos objectifs : diversité de l'offre (pluralisme), dynamique de production domestique, accès le plus large et ouvert possible de tous aux contenus »
L'exception culturelle porte sur différents pans, qui à l'ère du numérique doivent être adaptés. Et de citer, entre autres, le prix unique du livre, entrant dans les politiques « volontaristes et concrètes » qui ont été assez cohérentes « pour tenir depuis 30 ans face à des mutations profondes ». D'autre part, la mission Lesccure, qui s'ancre dans le plan de combat «Acte 2 de l'exception culturelle» servira tout autant au livre, qu'à la musique ou encore au cinéma, à définir « une régulation adaptée en faveur du développement de l'offre légale, de la protection des droits, et des mécanismes de soutien financier ».
Ce fut également l'occasion d'un passage sur France3, pour parler de la librairie Grangier, que la ministre avait visité dans la journée et qui devrait prochainement réouvrir. Car, « quand une librairie renaît, c'est autour, tout un centre-ville qui reprend de l'activité. On sait que les librairies ne sont pas uniquement des espaces où l'on vend des livres, ce sont des espaces de lien social, d'animation au coeur d'une ville et c'est surtout un rapport particulier des Français à la Culture. C'est une fenêtre ouverte sur la culture... notamment le cinéma ».
Évoquant la présence des géants de l'internet et la concurrence contre les libraires en ligne, son ministère doit trouver des solutions « pour permettre de faire face à cette concurrence, qui ne se fait pas toujours de manière très loyale »
Discours Dijon Aurélie Filippetti 22e édition ARP
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