Des maisons d’édition spécialisées dans le livre d’art célèbrent chaque année la Méditerranée et ses univers pluriels. Le Prix Méditerranée du livre d’art consacre chaque année un ouvrage ou un catalogue qui rend hommage à notre Mare Nostrum.
Le 24/05/2016 à 00:10 par Antoine Oury
Publié le :
24/05/2016 à 00:10
La 2 e édition de ce prix créé en 2015 par le Centre Méditerranéen de Littérature à l'occasion du 30e anniversaire du Prix Méditerranée et le groupe des éditeurs art et beaux-livres du Syndicat National de l'Édition, couronne l’ouvrage de Tim Benton Le Corbusier, peintre à Cap-Martin (Éditions du patrimoine).
Le prix du catalogue distingue Made in Algéria, catalogue officiel de l’exposition « Made in Algéria. Généalogie d'un territoire » qui s’est tenue au MUCEM du 19 janvier au 18 mai 2016. Une coédition Hazan/Mucem.
Le coup de cœur du jury est attribué à Ahmad Zaki pour L’Univers à Paris, un lettré égyptien à l’Exposition universelle de 1900 (Éditions Norma).
C’est en 1937 que Le Corbusier découvre Roquebrune-Cap-Martin et la villa de Jean Badovici E-1027, dessinée en grande partie par Eileen Gray entre 1927 et 1929. Il y revient en 1938 et en 1939. Impressionné par l’ingéniosité et le charme de la villa il passe des moments agréables face à la mer et mène une vie tranquille et simple, au contact de la nature. Là, à quelques mètres de la mer et de la guinguette « L'Étoile de Mer » édifiée à la fin des années 1940 par Thomas Rebutato avec lequel il nouera une forte relation d’amitié, il construit en 1952 son Cabanon, témoignage de ses réflexions sur la production standardisée, puis, en 1954-1957, les Unités de camping, juxtaposition de cinq cellules identiques. Alors que la peinture murale est en complète contradiction avec sa définition de l’architecture comme « pur jeu de lumière et de volumes », Le Corbusier va réaliser sur ce site divers muraux, tant dans la villa d’Eileen Gray que sur les murs de L’Étoile de mer et sur les parois de son Cabanon.
C'est à proximité de ce site que Le Corbusier a trouvé la mort en nageant ; il est enterré au cimetière du vieux village de Roquebrune-Cap-Martin qui domine la mer. L'intégralité du site est aujourd'hui ouvert au public, grâce à l’association Cap Moderne. L’auteur revient sur les différents facteurs ayant conduit à la conversion de l’architecte et replace son évolution dans le contexte plus général de la peinture murale à cette période.
Cet ouvrage documente, pour la première fois, l’ensemble de cet œuvre peint et dessiné, toujours existant pour la majeure partie, et donne également à voir un Le Corbusier plus libre et véritable amoureux de la Méditerranée.
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