C’est un américain, qui plus est de Los Angeles, que la Man Booker Prize vient de couronner. Depuis 1969, cette récompense littéraire est vue comme l’une des plus importantes au monde. Or, son ouverture aux auteurs de l’ancien Empire britannique ne remonte qu’à 2013... Et voici Paul Beatty, et son roman The Sellout.
Le 26/10/2016 à 09:10 par Clément Solym
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26/10/2016 à 09:10
La plupart des romans de cet auteur se déroulent à Los Angeles, et pour son dernier livre, The Sellout, Paul Beatty vient de remporter le Man Booker Prize. Âgé de 54 ans, ce natif de New York est le premier américain à remporter le prix. Le livre fut publié l'an passé chez Cambourakis, en août 2015, sous le titre Moi contre les États-Unis d’Amérique, (traduit par Nathalie Bru).
Son ouvrage est une satire brûlante portant sur les relations raciales dans l’Amérique contemporaine, présentant un pays divisé et perdu dans ses paradoxes. Son narrateur, Bonbon, vit dans le comté de Los Angeles, retiré de la carte de la Californie dans la précipitation. Bonbon est poursuivit par la Cour suprême pour avoir tenté de rétablir l’esclavage et la ségrégation, dans une école locale – seul moyen estimait-il pour rétablir l’ordre civil.
Pour la présidente du jury, Amanda Foreman, « The Sellout est un roman de notre temps. Une satire moderne en constante réinvention, où l’humour déguise un sérieux drastique. Paul Beatty tue les vaches sacrées en toute simplicité et s’en prend aux tabous raciaux et politiques avec esprit, verve et quelques grognements ». Pour mémoire, le prix est accompagné d’une dotation de 50.000 £, et pour l’auteur plus spécifiquement, une édition spéciale de son ouvrage et un autre chèque de 2500 £ sont remis.
Le Centre national du livre félicite chaleureusement Paul Beatty, lauréat du Man Booker Prize pour son roman The Sellout. Le Centre National du Livre est heureux d’avoir contribué à faire découvrir ce roman au public français. Il a en effet soutenu sa traduction par Nathalie Bru, parue aux éditions Cambourakis sous le titre Moi contre les États-Unis d’Amérique. – Le CNL
« Je ne veux pas verser dans le dramatique – dire que l’écriture m’a sauvé la vie, ou quelque chose du genre –, mais écrire m’a donné une vie », a-t-il déclaré. Paul Beatty est déjà connu en France : en 2013, Passage du Nord ouest faisait paraître American Prophet (traduit par Nathalie Bru).
"Writing has given me a life." #ManBooker2016#finestfictionpic.twitter.com/7Th7e9KGvu
— Man Booker Prize (@ManBookerPrize) 25 octobre 2016
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