Le nouvel essai de Paul Ariès s’adresse aux mangeurs de viandes, de fromages, aux buveurs de lait, accusés d’être des criminels, mais également aux éleveurs, aux bouchers, aux restaurateurs qui doivent faire face aux attaques verbales et aux agressions de certains groupes végétariens et végétaliens.
Le 21/12/2018 à 17:52 par Maxim Simonienko
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21/12/2018 à 17:52
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Lettre ouverte aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser paraît après les tribunes publiées par Paul Ariès dans Libération avec Jocelyne Porcher et Frédéric Denhez et sur Médiapart avec Jean Ziegler (ancien porte-parole de la FAO) et Carlo Pétrini (fondateur de Slow Food).
Face aux multiples courants végétariens et végétaliens, l'auteur se sentait en devoir d'agir. Selon lui, ces groupes risquent de se faire piéger par une doctrine savamment construite pour les séduire et les abuser.
Paul Ariès, dans cette lettre ouverte, encourage les omnivores à consommer des produits animaux, mais de rester consciencieux. Quant aux végans, il espère changer leur angle de tir, prouver que l'adversaire, l’ennemi est ailleurs. Ce n'est pas l’éleveur, le salarié des abattoirs, le boucher, le restaurateur ou l’omnivore, mais les financiers qui ont fait de l’élevage une industrie et des animaux des machines à produire, dans conditions déplorables, avec des protéines au plus bas coût.
Voici un aperçu de son futur ouvrage avec cet extrait :
La simplicité, pour ne pas dire le simplisme, du véganisme explique son succès : ne plus consommer de viandes, de fromages, ne plus boire de laits supprimerait le martyre des animaux, stopperait la faim dans le monde, sauverait le climat, améliorerait notre santé, accroîtrait notre longévité, supprimerait la culture de la violence. Il est temps d’arracher son masque au véganisme.
Non, il n’est pas la poursuite du végétarisme par d’autres moyens. Non, il n’abrégera pas la souffrance animale, car ce serait oublier que l’agriculture tue autant, sinon plus, d’animaux que l’élevage. Non, il n’est ni super-écolo ni un nouvel humanisme. Non, il ne permettra pas de résoudre la faim dans le monde. Non, il ne donnera pas aux humains une meilleure santé. Non, il ne propagera pas une culture de paix mais de violence. [...]
Prenez garde, amis omnivores, de ne pas être, demain matin, poursuivis pour avoir cédé à la gourmandise d’une tranche de lard ou osé porter un pull en laine, des chaussures en cuir, les talibans de la pensée végane veillent. Ne croyez pas que j’affabule (ou lisez ce livre !), les végans visent bien l’interdiction de toutes les formes d’« exploitation » des animaux, et, comme cette « exploitation » concerne aussi bien les animaux d’élevage que les chiens d’aveugle ou les animaux domestiques, vous êtes vraiment dans une très mauvaise situation, avec votre litre de lait et votre camembert.
Prenez garde, amis végans, il ne vous sera plus possible de dire, après avoir lu ce livre, que vous ne saviez pas que le meilleur des mondes végans pouvait avoir un goût de mort ! Démarquez-vous des faux amis des humains et des autres animaux, dénoncez les fous furieux qui attaquent les bouchers et les restaurateurs, qui parlent, sans vergogne, de supprimer des espèces animales, qui clament vomir l’écologie mais adulent la techno-science ! Balayez devant votre porcherie !
Politologue, essayiste et rédacteur en chef du mensuel Les Zindigné.e.s, déjà auteur chez Larousse de l’essai Gratuité VS capitalisme, Paul Ariès vise dans sa lettre ouverte à déculpabiliser les mangeurs de viande, mais aussi à remettre en perspective le débat sur le mouvement végan en décryptant point par point de nombreuses idées reçues.
(à paraître le 9 janvier)
Paul Ariès - Lettre ouverte aux mangeurs de viande qui souhaitent le rester sans culpabiliser - Larousse - 9782035961792 - 9,95 €
Dossier : Rentrée d'hiver 2019 : une nouvelle année littéraire lancée
Paru le 09/01/2019
180 pages
Larousse
9,95 €
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12 Commentaires
Ced
23/12/2018 à 14:35
Ce Paul Ariès a l'air d'être un sacré crétin. Ce n'est pas le véganisme qui est simpliste, c'est lui qui le simplifie pour servir son propos.
Max
03/01/2019 à 14:30
Pourquoi ne pas agrémenter le votre par des propos censés, des sources et exempts de condescendance et d'insultes en ce cas ?
Vous avez lu son livre, au moins ? :-/
Onagrino
15/01/2019 à 20:24
Pour Ced: Ah! les certitudes et insultes de ceux qui croient avoir raison!
J'ai fortement réduit ma consommation de viande depuis + de 30 ans.
Je voulais aller plus loin.
Je suis sensible à la protection des animaux contre la souffrance.
Mais vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Lisez le livre D'ABORD.
Tramberlimpe
03/01/2019 à 15:21
"Quant aux végans, il espère changer leur angle de tir, prouver que l'adversaire, l’ennemi est ailleurs. Ce n'est pas l’éleveur, le salarié des abattoirs, le boucher, le restaurateur ou l’omnivore, mais les financiers qui ont fait de l’élevage une industrie et des animaux des machines à produire, dans conditions déplorables, avec des protéines au plus bas coût"
--> Pensez-vous sérieusement que les végans n'y ont JAMAIS pensé ?
Ça sent l'épouvantail à plein nez tout ça...
Onagrino
15/01/2019 à 20:20
LIsez au moins le livre avant de vous énerver...
Gérard
19/01/2019 à 21:39
Cela fait plusieurs fois que M. Ariès fait preuve d'un comportement curieux à l'encontre "des véganes" mais je comprend mieux maintenant, vu qu'il s'agit pour lui de vendre son livre.
Entre les hommes de pailles, les faux dilemmes, les généralisations abusives (un végane étant végane il est donc forcé d'être d'accord avec toutes les notions qui chagrinent M. Ariès ?).
Sans compter la folie qui consiste à réclamer "aux véganes" de "dénoncer ceux qui détruisent des vitrines". M. Ariès oublie qu'il y aurait 250.000 véganes en france. Il y a eu une ou deux dizaines de vitrines, principalement à Lille. Ca fait beaucoup pour verser dans le complotisme où tout le monde serait dans le "grand secret".
J'avais vu d'autres écrits/conférence de M. Ariès, si la qualité est aussi basse que d'habitude, autant économiser son argent. Il passe son temps à monter en épingle ce qui l'arrange, tout en occultant tous les éléments qui rentrent bien moins dans son histoire. On appelle ca du cherry picking.
Gérard
29/01/2019 à 21:28
Pour avoir parcouru plus en détails d'autres ouvrages de M. Ariès, on peut également voir que même s'il se présente comme "un homme de gauche", il est vraiment très homophobe.
Il réduit le massacre des nazis a des homosexuels se tuant entre eux. Hitler étant Hitler, il ne peut évidemment pas être un hétérosexuel mais le voilà bisexuel par les mots de M.Ariès. Etonnant que ce genre de propos
En pleine période de déversement de haine homophobe envers B. Hassani ca fait vraiment bizarre de lire ca.
http://www.decroissance.org/?chemin=textes/reponseaaries.htm
Line
06/02/2019 à 12:54
Pour ma part, je suis ce qu'on peut appeler une "flexitalienne", c'est à dire que j'ai un régime alimentaire majoritairement végétalien, mais qu'il m'arrive de manger des produits animaux, notamment lorsque je vais manger chez mes grands parents par exemple.
J'ai acheté ce livre car je voulais l'envers du décor, j'espérais une critique CONSTRUCTIVE du mouvement végan, eh bien... j'ai été fortement déçue.
C'est simple, lorsque j'ouvrais l'ouvrage, systématiquement je finissais par faire la grimace au bout 20 lignes. Ces pages sont tellement pleine de haine et de mépris gratuits à l'encontre des végans qu'elles deviennent désagréable à lire, et pourtant je suis grande amatrice de littérature dans toutes ses formes (y compris lorsque je lis quelqu'un dont je ne partage pas l'avis).
J'ai trouvé certaines anecdotes intéressantes, des faits d'histoire que j'ignorais, des chiffres et statistiques méritant d'être connus, mais cela ne représente à mon avis qu'une part infime du livre, et est malheureusement totalement effacé par un tissu de raccourcis, de médiocrité, de condescendance, d'amalgame, de faits partiels, de manipulation de propos ou données... Voilà, je trouve ce livre haineux, malhonnête, et diffamatoire.
Pour illustrer ces termes qui sont quand même assez extrêmes, j'en conviens, je vais vous donner deux trois exemples.
Premièrement, tout au long du livre, Paul Ariès parle des "vegan" sans aucune distinction. A aucun moment il ne formule "la plupart des vegan" ou "un grand nombre de vegan", c'est toujours l'ensemble du groupe sans distinction, ni exception qui est visé. Et bien souvent suit une affirmation choc et/ou négative. Exemple : "Les végans justifient la violence" ; "Les vegans aiment s'inventer de glorieux ancêtres" ou encore "Les vegans ne posent pas les bonnes questions auxquelles ils apportent de mauvaises réponses car leurs postulats sont erronés."
Je pourrais également parler du chapitre intitulé "Être végan est tendance chez les néonazis" ou Ariès atteint et tartine avec brio un magnifique point godwin. En effet on peut y lire l'auteur démontrer (ou penser qu'il démontre) qu'il existe un véritable lien, une corrélation tangible, entre le nazisme ou au moins l'extrême droite et le fait d'être végétalien.
Je ne parle pas du passage ou en l'espace de quelques lignes il lie le fait que puisque les vegans "assimilent tout élevage à de la domination", l'éducation des enfants qui est une sorte de domination par leur parents est forcément considéré comme une exploitation et donc une oppression.
ENFIN BREF !
De la haine, des raccourcis, un style d'écriture médiocre, ENORMEMENT d'amalgames, de condescendance... Je vais me débarrasser de ces pages qui ne méritent pas d'être appelées "livre".
Onagrino
12/02/2019 à 23:39
Je suis également flexitarienne, et je reconnais que le style de P Ariès n'est pas des plus agréables et lisibles, mais je ne suis pas du tout d'accord avec votre point de vue sur le fond.
Non, il n'assimile pas tous les vegans à des nazis, et justement il opère beaucoup de distinctions entre divers degrés de veganisme.
Il a "épluché" beaucoup de documents, notamment les "cahiers anti-spécistes" , y débusquant les finalités cachées des vegans extrémistes, qu'il qualifie de "conséquents", c'est-à-dire mettant TOUS leurs actes avec leur but ultime, qui est de supprimer toute souffrance, et s'il le faut au prix de la vie même.
Moi qui étais plutôt bienveillante envers ce mouvement, quoique méfiante (envers leurs positions sur la laine, le miel, les oeufs ou la traction animale....), j'ai au contraire compris que ce mouvement apparemment "gentil" peut nous entraîner sur la voie d'une artificialisation délétère, et qu'il vaut mieux se battre pour relocaliser la production alimentaire, défendre des petits élevages de proximité où les animaux seraient bien traités, plutôt que se livrer à une industrie agro-alimentaire indispensable à la fabrication d'aliments vegans très élaborés sans aucun produit animal.
Vous oubliez aussi de dire que les gourous de cette philosophie sont en cheville avec les tenants de la technicisation à outrance du monde, et qu'un mode d'alimentation vegan généralisé détruirait encore plus les terres qu'elles ne l'ont déjà été jusqu'à maintenant.
Bref, votre lecture me semble partielle, partiale.
Je recommande donc à chacun-e de se faire sa propre idée, en lisant l'ouvrage.
Julien
08/02/2019 à 11:06
Franchement, je suis en contact avec des végans régulièrement, qui militent pour L214 ( je ne le suis pas) et j'admire leur détachement. Ils militent simplement pour la cause animale et que pour ça (pas pour "s'auto-défendre" comme beaucoup). J'en connais un paquet et je ne comprends pas ce Monsieur Ariès, il parle de gens qui n'existent que dans son esprit, il n'a jamais croisé de vegans je pense. Sont seul but est de vendre son livre à des haineux ou personnes souffrant de dissonances cognitives (et qui en deviennent haineux).
Philippe Orlando
16/12/2020 à 17:13
Je pensais qu'il y avait une tradition intellectuelle en France, pays que j'ai quitté il y a 30 ans, mais non, je vois qu'elle est finalement, tout comme le reste du monde, dépourvue de bon sens, peuplées de pseudo-intellos en proie à la dissonance cognitive, qui ont des positions très 19eme siecle. Pas étonnant que la France soit dans l'état dans lequel elle se trouve si un supposé pensant peut pondre des inepties si bas de gamme.
Marc
20/01/2024 à 20:13
C'est très bien d'écrire. Que ce monsieur aille juste passer 10 jours en abattoir. N'importe lequel. On en rediscutera après. Qu'il revienne vite nous dire pourquoi dans ces lieux les animaux perdent la vie après une existence de sévices en tous genres qui défient l'imagination la plus perverse, par des méthodes qu'on infligerait même pas aux plus grands criminels, et surtout pourquoi l'homme y perd définitivement, jusqu'à la dernière goutte, toute éthique, toute morale et peut-être plus grave, toute dignité.