Quelque 1200 acteurs culturels ont fini par adhérer à la pétition contre Sylvain Tesson, récemment nommé parrain du Printemps des poètes. Ce texte, qu’avait dévoilé ActuaLitté bien avant sa diffusion dans Libération part en guerre contre un représentant de cette « extrême droite littéraire ». Au même titre qu’un Houellebecq ou un Yann Moix. Avec donc les mêmes partisans ?
Le 21/01/2024 à 11:02 par Nicolas Gary
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21/01/2024 à 11:02
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Le texte pétitionnaire dénonçait donc l’avènement d’une « icône réactionnaire », comme représentant de la manifestation que mène Sophie Nauleau, la directrice artistique. Malgré nos multiples relances, cette dernière n’a pas répondu à nos demandes de réaction. Sur Facebook, l’événement poursuit ses annonces de rencontres comme si de rien n’était, alors qu’au-dehors, la polémique a enflé comme rarement : des années que la poésie n’avait pas soulevé les foules ni attisé les passions de la sorte.
Enfin, la poésie… On comprend bien qu’il s’agit plus de positions politiques, prêtées ou confirmées qui sont en jeu dans cette tribune.
« Nous alertons sur le fait que la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des Poètes 2024, loin d’être contingente, vient renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême-droite dans les sphères politiques, culturelles, et dans l’ensemble de la société. En fermant les yeux sur ce dont cet écrivain est le nom, la directrice Sophie Nauleau et son conseil d’administration témoignent de cette normalisation au sein des institutions culturelles, que nous rejetons fermement. »
– Tribune contre la nomination de Sylvain Tesson
L’écrivain, seul contre tous ? Non point : les signataires sont taxés de souffler une de wokisme. Et de susciter l’ironie des uns, comme Denis Olivennes, président d’Editis : « Je crois qu’il faut bannir des manuels scolaires Chateaubriand, Balzac, Flaubert, Baudelaire, Valery et tant d’autres encore, tous écrivains, tous réactionnaires, comme Sylvain Tesson, brûler leurs livres et puis, pour contrôler l’avenir, établir un ministère de la vérité », lance-t-il sur Twitter.
Attaqué sur des motifs politiques, voici l’écrivain voyageur défendu alors logiquement par des figures politiques : Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, fait part de sa solidarité sans réserve : « Donc voilà où nous en sommes dans la France des Lumières, de la raison et de l’esprit libre : une pétition contre un écrivain de grand talent, l’exclusion sectaire d’une plume aventureuse. Soutien total à Sylvain Tesson, poète de notre monde. »
De même que la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, dont les termes ne sont pas moins forts : « Au pays de la liberté d’expression, une police de la pensée croit pouvoir décréter qui est autorisé à parler et qui ne l’est pas. C’est inacceptable. Les mots posés par Sylvain Tesson sur la marche du monde et notre temps sont précieux. Soutien total à lui face à cette cabale. »
Son homologue de la Région des Hauts de France, Xavier Bertrand, assure à « Sylvain Tesson, auteur incarnant admirablement l'amour de la langue française, face au sectarisme et à une cabale scandaleuse » son soutien également. Deux figures Les Républicains, sans oublier que le locataire de Bercy fut également l’un des membres de ce parti.
Éric Ciotti président de Les Républicains, ne dit pas autre chose, en prenant le parti de « [l’]immense écrivain et baroudeur, attaqué injustement par la bien-pensance. Cette tribune est ridicule et traduit la longue dérive de la Gauche vers le wokisme ».
À gauche, Michaël Delafosse, est l’une des rares voix à se faire entendre : « La France est un pays de libertés ; celle des artistes, des écrivains, des programmateurs et des poètes sont donc nos libertés : nous devons les chérir. La « cancel culture» est un appauvrissement de l’esprit, un sectarisme, une négation de la diversité du génie humain. Respect pour Sylvain Tesson. »
La ministre de la Culture, Rachida Dati, n’a manifestement pas eu le temps de s’emparer du sujet et pour l’heure, est restée silencieuse. Sa prédécesseure, Rima Abdul-Malak, victime de la malédiction qui plane sur les locataires de Valois – 2 ans maximum de durée de vie – n’a pas non plus donné de la voix. Elle avait pourtant monté le Rima poésie club, en décembre 2023, peu de temps avant d’être exclue du gouvernement : son avis compterait…
Mais la députée de Paris, cofondatrice de En Marche, Astrid Panosyan-Bouvet, intervient : « S’opposer à la nomination de Sylvain Tesson parrain du “printemps des poètes” au motif qu’il serait réactionnaire ? Qu’auraient dit ces garants de la “bonne pensée” de philosophes comme Hannah Arendt ou Simone Weil ? Comme l’impression de vivre ds un roman de Ph.Roth ou Kundera. »
Alors oui, quelques figures littéraires comme Baptiste Beaulieu ou Chloé Delaume comptent parmi les adhérents au texte, mais dans l’industrie du livre on hésite : « Cela manque d’éditeur de renom, pour donner du poids à ce texte », estime l’un d’eux. « Le texte a quelque chose de maladroit, d’un peu adolescent : à combattre sur plusieurs fronts, leurs arguments sont faciles à retourner contre eux », nous précise un autre. Aucun des deux n’a ainsi souhaité prendre part à la tribune.
Mais surtout, plusieurs lecteurs ont bien noté la confusion originale : on prêtait à Sylvain Tesson d’avoir préfacé un texte de Jean Raspail, Le Camp des saints, texte revendiqué par une partie de l’extrême droite comme visionnaire. Il s’agissait en réalité du’n recueil de textes, Là-bas, au loin, si loin, réunissant des écrits rêveurs et nostalgiques — un goût partagé avec l’écrivain contemporain. « Quand on veut attaquer un Sylvain Tesson, on ne commet pas ce type d’erreur », pointe un libraire. « Ça décrédibilise l’ensemble et manque de sérieux, de vérification… donc de fiabilité. »
Adeline Baldacchino, magistrate, romancière et poète, l’affirme dans Marianne : « En revanche, la pétition exigeant la censure n’a rien de politique au sens noble du terme – elle ne construit pas un mouvement, elle affiche une détestation. Elle ne manifeste pas un droit, sinon celui au dégoût. Elle fait œuvre de police. Elle est au mieux inoffensive, au pire nocive. »
On en serait donc là. L’intéressé, pour sa part, n’a pas réagi.
Quelques heures après la parution de notre article, Rachida Dati a finalement suivi le cortège des défenseurs de l'écrivain. Sur Twitter, la ministre de la Culture assure : « La culture est généreuse, elle a besoin d’auteurs qui font découvrir notre patrimoine littéraire et notre nouvelle scène poétique : Sylvain Tesson fait partie de ces écrivains qui ont le désir de partager avec tous l’amour des mots. Je suis heureuse que le Printemps des poètes célèbre partout en France cette vision de la poésie, ouverte, libre et populaire. »
Un message à contrebalancer par celui du romancier Nicolas Mathieu : « J'ai durant toute ma vie admiré le travail d'auteurs de droite, de réacs, voire même de salauds, et n'ai jamais pensé qu'il fallait aligner ni la littérature ni mes goûts sur mon appétit de progrès. Je nourrirai sans doute juqu'au bout les mêmes passions embarassantes parce que compliquées : l'amour, les livres, la politique. Jamais la politique ne l'a emporté. Jamais mes idées n'ont été les maîtresses de mes autres pentes. Jamais je n'ai pensé que l'éventualité d'un monde meilleur valait qu'on sacrifie un bon bouquin. »
Dans un communiqué, la directrice artistique Sophie Nauleau a fait part de sa démission. « Le choix, que j'assume pleinement, de Sylvain Tesson pour féerique parrain de “La Grâce” (thème de l'édition 2024, du 9 au 25 mars) a déclenché une cabale effarante, consternante pour ne pas dire monstrueuse », explique-t-elle. En regard des soutiens reçus par la manifestation, cette décision de quitter l'événement ne cesse d'intriguer.
Crédits photo : France 5 - La Grande Librairie
165 Commentaires
JeanBart
26/01/2024 à 15:12
Donc Olivennes et Lang (entre autres) ne sont plus de gauche ?
Cette gauche déchirée depuis 2005, qui ne veut pas se l'avouer... Charlie et Libé n'ont jamais été aussi éloignés, quand les lignes éditoriales ne sont pas franchement en opposition (Libé légitime le racialisme depuis un peu plus de 5ans).
A force d'épurer, à force de jeter le bébé avec l'eau du bain, à force de fatwas en peau de lapin, les "rien-pensants" ridiculisent leur camp, celui des Saints décrit par Raspail : une clique de gens très heureux d'être eux, et très fachés que les autres n'aient pas la même déférence pour leur génie.
Jasper the disaster
27/01/2024 à 12:30
Olivennes et lang, mon ami, n'en ont rien à faire d'être de droite ou de gauche, comme Attali ! Ils sont là où la soupe est bonne ! Un peu de cynisme, enfin ! PS : Attali soutient Ruffin aux dernières nouvelles... Ouarf !
NAUWELAERS
28/01/2024 à 01:41
Jasper the disaster,
Si vous voulez un peu de cynisme, ou de simple réalisme: prenez-vous en effectivement aux rien-pensants, censeurs liberticides qui se prennent pour de grands progressistes -en carton.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Brigitte.D
26/01/2024 à 20:22
Tout mon soutien à Sylvain Tesson, écrivain talentueux mais aussi très belle personne pleine de ressources et de messages empreints de poésie et d'humanité.
Quelle incompréhension pour moi les attaques qu'il subit. Décidemment, la gauche est de plus en plus décevante et me semble névrosée.
Daniel P
27/01/2024 à 07:31
Bonjour,
Serait il possible de proposer un lien vers la liste des 1200 ? Je cherche et je ne trouve pas (hors la page non accessible de Libération). Quitte à faire du contrôle autant contrôler les contrôleurs et notamment leur légitimité en tant qu"artiste, poète, "monde de l'édition" etc..
Merci
ECHO
27/01/2024 à 12:19
Tous les liens renvoient en effet à la parution dans Libération.
Mais j'avais pu consulter la tribune (il parait qu'on ne doit pas l'appeler pétition) sur son site d'origine mais je ne retrouve plus le lien : de mémoire on y trouvait une foultitude de "performeuses" , des acteurs ou actrices du spectacle vivant etc... Plus des lecteurs etc. Bref la culture au sens très large.
Jasper the disaster
27/01/2024 à 12:27
Ah bon ! Parce que vous êtes un arbitre en légitimité artistique ? Ouarf !
Rébus
27/01/2024 à 15:08
Ces pétitionnaires fonctionnent un peu comme les punaises de sacristie du dix neuvième siècle prêtes à s'indigner contre tout manquement à leur vision du bien et à exiger censure et condamnation. Il m'est arrivé de lire du Philippe Tesson et je n'y ai trouvé aucun appel à la haine ou à la censure, même des idées de gauche.
Léon Abdullah Maraicher
28/01/2024 à 15:03
Bonjour,
On peut trouver les signataires ici.
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSedYDyuN9aUqdFYlL0snwWuuCNc2LFmWqFtIn01dnMCL1BRPg/viewform
Cela permet de sérier rapidement les futurs 1199 prix Nobel car au moins un n'est pas qualifié, le bien nommé "Jesigne Jexiste, Pétitioniste" qui a échappé au comité d'épuration.
La liste sent le rance, les soupentes mal ventilées et le linge sur un fil. On y trouve des gens dont la raison sociale est d'être "insoumis" par exemple et nombre de pseudos, noms de plumes, de scènes ou de compte RSA plus pathétiques qu'autre chose dans leur tentative d'affirmation d'une spécificité. On imagine bien le poète " de rue" dernier rempart de la banlieue de Rennes contre l'arrivée des fascistes et du nationalisme mais qui va mendier son RMI à la mairie quand il n'a pas eu le talent de récupérer deux heures hebdomadaire d'animation pédagogique dans les cantines scolaires. Qui était le dernier et avant dernier parrain de cette manifestation des poètes ? Je me demande. Et pourquoi donc tous ces gens acceptent ils que l'Etat s'occupe de poésie ? Supprimons cette manifestation et les subventions publiques à la poésie d'Etat. Qu'elle trouve ses lecteurs comme une grande . Nous avons déjà 1199 talents ne l'oublions pas !
LAM
Daniel P
28/01/2024 à 15:45
Merci LAM pour la liste. Globalement je préfère les Maraichers aux Terrassiers. C'est quand même plus vert et tonique de penser tout seul en dehors de la doxa gaucho-machino-nopassaram et des bons sentiments si convenus.
Je vais lire cette liste de ce pas !
DP
Marie
28/01/2024 à 17:34
Dans un couple d'heures nous saurons si Sylvain Tesson reste "parrain" du "Printemps des poètes"...et si ce "Printemps" est maintenu. Je tire mon chapeau à ce commentateur qui n'a eu de cesse de lutter inlassablement, au nom de ses convictions politiques, contre la nomination de l'écrivain. Sa prose est parfois touffue , contradictoire et sans humour aucun, mais le fait est là, le jeu en valait -il-la chandelle ? Sa performance est admirable, il faut en convenir, que l'on soit d'accord ou pas. ActuaLitté ne serait pas intact sans lui ! A bon entendeur etc...etc...
ATENOR
28/01/2024 à 22:42
Quand le phare de l’intelligence éblouit les gardiens de la médiocrité qui grenouillent dans les caniveaux de la pensée idéologique. https://www.francetvinfo.fr/culture/video-quel-est-mon-crime-et-qui-sont-les-juges-repond-l-ecrivain-syvain-tesson-parrain-conteste-du-printemps-des-poetes_6331176.html
Marie
29/01/2024 à 11:41
...[notre ] société symptôme d'une "incapacité à accepter que des choses puissent être autre chose que soi-même". Un défenseur, ou avocat n'aurait pas trouvé mieux, non? C'est de qui?
kija
29/01/2024 à 12:01
je pense juste que tous ces gens qui soutiennent Tesson auraient aussi pu prendre la parole pour soutenir Manu Causse.
Terre Acier
30/01/2024 à 09:15
Manu Causse ?
Pierre la police
01/02/2024 à 15:48
Oui, pas grand monde aussi pour Bastien Vives mais les petits flics de la poésie préfère chercher les noms des pétitionnaires pour dénonciation. L'extrême droite n'a guère changé. C'est rassurant d'une certaine manière.
NAUWELAERS
01/02/2024 à 21:17
Pierre la police:préfèrent, au pluriel.
Et le petit flic que vous êtes sait pour qui tout le monde vote !
Mieux que les votants, vous, vous savez !
Vous ne ressemblez pas du tout -mais alors pas du tout -à un cador (!) mais bon, il faut croire que les apparences sont parfois trompeuses, Pierre le petit flic de la pensée...
CHRISTIAN NAUWELAERS
Aurelien Terrassier
03/02/2024 à 15:50
Ce commentaire a été refusé parce qu’il contrevient aux règles établies par la rédaction concernant les messages autorisés. Les commentaires sont modérés a priori : lus par l’équipe, ils ne sont acceptés qu'à condition de répondre à la Charte. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée.
Christophe Dugave
30/01/2024 à 12:18
Juste consternant et inquiétant ... Cette pétition est un autodafé, une censure, le genre de méfaits auxquels on peut se livrer impunément dans les pays totalitaires !
Depuis quand faut-il être "dans la ligne" pour écrire et pouvoir parrainer un évènement littéraire ? Et d'où sort-on que Sylvain Tesson est réactionnaire ? Parce qu'il n'a pas pris telle ou telle position ? Parce qu'il défend un certain classicisme ? Peut-être faudrait-il le lire vraiment et s’en tenir à ses textes avant de proférer de telles inepties...
Pour moi, il est bien un poète et a tout à fait sa place en tant que parrain de ce printemps-là.
Mais à bien y réfléchir, on pourrait intituler ce torchon pétitionnaire : "1200 loups hurlent à la lune dans le paysage littéraire français" !... Après tout, ce n'est pas une si mauvaise nouvelle pour la nature que Sylvain Tesson aime tant !
Francois Bouvier
31/01/2024 à 13:47
Bonjour,
Il flotte comme une odeur de complot avec cette pétition.
Je veux dire qu'on nous présente volontiers cette nomination comme s'il s'agissait d'une obscure et terrible conjuration.
C'est ce qui me déplaît le plus, je crois.
J'ai lu beaucoup de livre de ce monsieur et j'apprécie son style poétique.
J'ai trouvé sa série d'émissions sur Rimbaud fantastique.
Et je n'ai jamais eu l'impression qu'il avançait masqué.
Alors oui c'est manifestement et résolument un antimoderne, un nostalgique, mais comme pouvait l'être un Bernanos par exemple.
Mais un facho, un extrémiste de droite, là ça me semble beaucoup trop.
Je n'adhère pas à ces accusations.
Et puis, diable, il ne s'agit que d'un parrainage.
Il faudrait vraiment se détendre, je crois.
La poésie survivra
D'ailleurs, elle a survécu à tout
Non?
Escudero
01/02/2024 à 17:08
Parmi les signataires, on retrouve les 10 personnalités marquantes et incontournables de la création littéraire française, voire universelle : Baptiste Pizzinat, Nour Cadour, Laure Gauthier, Caroline de Freitas, Soaud Labizze, Julie Nakache, Samantha Barendson, Damien Paysant, Patricia Houefa Grange, Rim Battal.
Leur courage, leur talent et leur esprit critique leur vaudra, sans doute, d'être bientôt publiés en Pléiade !
Ne
02/02/2024 à 19:32
Pascal Bruckner philosophe neo-reac souvent pathétique dans son plaidoyer pro-Tesson. Arnaud Viviant s'en sort assez bien. https://youtu.be/7WkNNzZv-a8?si=KzNPxT9Ewrz8af7O
NAUWELAERS
02/02/2024 à 21:32
Ne,
Vous êtes Aurelien Terrassier qui se cache ?
Vu le jargon abscons ridicule et incompréhensible dont il inonde ses posts (néo-réac, ce qui ne veut rien dire), qu'on retrouve dans votre post ?
CHRISTIAN NAUWELAERS
Aurelien Terrassier
03/02/2024 à 00:23
Oui monsieur Nauwelaers j'ai oublier de m'identifier. Il faut appeler un chat un chat Pascal Bruckner comme d'autres tel que Luc Ferry font partis des neo-reacs. Ils fustigent les ecolos, les féministes et les anti-racistes et mettent parfois en avant aussi la prétendue disparition de la civilisation occidentale judeo-chretienne qui serait menacée par l'islamisme ce qui rejoint aussi la thèse complotiste et xénophobe eurabia. Mais c'est vrai que pour berner les gens de droite et brosser les militants d'extrême droite dans le sens du poil, les neo-reacs sont doués pour vendre des livres en librairie que ça soit Sylvain Tesson ou Michel Houeĺlebecq ils sont prêts à tout!
NAUWELAERS
03/02/2024 à 14:45
Ce commentaire a été refusé parce qu’il contrevient aux règles établies par la rédaction concernant les messages autorisés. Les commentaires sont modérés a priori : lus par l’équipe, ils ne sont acceptés qu'à condition de répondre à la Charte. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée.
Francis Richard
02/02/2024 à 23:29
Merci ! Malgré les insupportables (à mes oreilles) Salamé et Demorand, Arnaud Viviant répond sur l'essentiel aux détracteurs de cette tribune (tribune, et non pétition) : vous les pensez anonymes, alors qu'ils font la poésie contemporaine. Lisez-les, et cessez de les traiter de cafards. Fin du mélodrame.
NAUWELAERS
03/02/2024 à 14:53
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Aurelien Terrassier
03/02/2024 à 15:54
Francis Richard. De rien. Oui que ça soit Jack Lang qui traite les petitionnaires de "crétins" et d'autres dans le Figaro qui traite les poètes petitionnaires de "cafards" alors que comme vous le dites ils n'ont pas lu leurs poésies, c'est d'un niveau affligeant et révélateur de voir comment l'extrême-droitisation du débat et d'une partie de la société prend malheureusement de l'ampleur. https://www.revolutionpermanente.fr/Printemps-des-poetes-le-gouvernement-soutient-la-nomination-de-Sylvain-Tesson-ecrivain-d-extreme
ECHO
03/02/2024 à 12:41
Les pétitionnaires anti-Tesson.
Qui sont-ils ?
Sur Causeur (oui, ce média est infect pour les uns et pas pire qu'un autre pour les autres - moi je ne lui reproche que son parti-pris souverainiste), Didier Desrimais a cherché une réponse sous le titre
" Les écrivains délateurs ne doivent pas désespérer" complété par la formule : " Après tout, d’autres, avant eux, ont eu le Prix Nobel de littérature…"
Extraits:
« Quand ils apprirent qu’un écrivain célébré par la presse et les lecteurs allait parrainer la 25e édition de ce machin institutionnel et un peu ridicule sur les bords qu’on appelle Le Printemps des poètes, ces « acteurs culturels » – poètes méconnus, écrivains falots, bibliothécaires de « médiathèques inclusives », secrétaires de « bibliothèques sans frontières », libraires libertaires, éditeurs ésotériques, professeurs de lettres à Paris-VIII, etc. – jugèrent que non, décidément, on ne pouvait pas laisser un écrivain reconnu mais, selon eux, d’extrême droite, animer la grand-messe annuelle des poètes (...) ils partirent trois cents mais, par un prompt renfort, ils se virent plus de mille en arrivant au port des sycophantes ..."
"Ce troupeau pétitionnaire et acrimonieux est composé pour l’essentiel de parfaits inconnus. Trois ou quatre, qui écument les médias et ont glané tel ou tel prix littéraire, sortent du lot, (....) Qui sont donc les moins méconnus de ces auteurs obscurs ? "
" L’autoproclamée « poétesse queer » Élodie Petit, par exemple, est journaliste à ELLE et a écrit plusieurs ouvrages. Elle n’a pas de fiche Wikipédia, ce qui peut être considéré comme une négligence dans le petit monde dit culturel. Gageons que cette lacune sera vite comblée – grâce entre autres à son héroïque geste pétitionnaire contre « l’extrême droite littéraire ». Son dernier recueil de poésies s’intitule Fièvre plébéienne et « parle d’amoure (sic), de précarité, de joie punk, de sexualité ». Élodie Petit y affirme écrire une « langue bâtarde » pour « une littérature prolétaire, proche du réel, expérientielle, menaçante et gouine ». Le magazine Têtu précise : « Élodie Petit démasculinise et débinarise la langue. »
" Chloé Delaume a une longue fiche Wikipédia, elle. C’est déjà quelque chose. On y apprend que « son œuvre littéraire, pour l’essentiel autobiographique, est centrée sur la pratique de la littérature expérimentale et la problématique de l’autofiction ». Chloé Delaume est régulièrement invitée dans les médias, sur la radio publique, dans divers festivals, au Centre Pompidou, dans des galeries d’art contemporain. Après avoir réjoui Élisabeth Philippe, journaliste littéraire à L’Obs qui a vu dans Mes biens chères sœurs (Éditions Points) « tout le régime hétérosexuel vaciller sur son pilier phallique » derrières des formules comme « le patriarcat bande mou » ou « le couillidé ne contrôle plus rien à part la taille de sa barbe », Chloé Delaume a enchanté France Culture avec Le cœur synthétique, son « premier roman normal », prix Médicis 2020 (...) Télérama achève de nous dissuader d’en entreprendre la lecture : « Le Cœur synthétique décrit la souffrance d’une quadragénaire célibataire, Adélaïde, qui, rongée par la peur de la solitude et de la vieillesse, déconstruit petit à petit les normes imposées par le patriarcat. »
"Autre signataire de la tribune stalinienne, Baptiste Beaulieu est médecin généraliste et écrivain. (...) On lit un peu de la prose du médecin poète, extraite de son dernier roman paru, Où vont les larmes quand elles sèchent. On y découvre des insipidités exceptionnelles et des aphorismes d’une platitude consternante – « On ne devrait jamais remettre à plus tard, parce qu’il est toujours plus tard qu’on ne le pense dans la vie » – ou la description d’une jeune femme conforme à l’air du temps néo-féministe : « Dingue comme elle est poilue. C’est génial de voir une nana qui se moque autant du regard masculin. Elle vit rien que pour elle. Pas pour plaire. C’est fort, ça. Très fort. Quel mec mériterait la souffrance qu’elle s’infligerait à coups de cire brûlante ? Aucun. Y a de la dissidence dans ce pelage. Elle a le poil révolutionnaire, Josette. »
Kujawski
03/02/2024 à 18:46
Allez, un petit 160 ème commentaire, pour la soif.
Le débat « pour ou contre la nomination de Tesson » a, comme souvent, tourné en pugilat droite-extrême droite contre gauche-extrême gauche, avec fleurissement de « gauchiste », « néo-réac » et autres « collabo », et surgissements improbables, dans des échanges barricadés, de Mitterrand et Fabien Roussel. N’ont manqué au festin que le goulag, la shoah, Pinochet et Loukatchenko.
Les un(e)s cultivent un déni de réalité sur l’extraordinaire avancée culturelle des droites, libérale, républicaine et extrême, dans la société, sans précédente depuis plus de 80 ans. Les autres enjambent le réel en hissant Tesson en porte-flambeau du phénomène.
Les premièr(e)s font un lit douillet à un nationalisme français en pleine érection (on a bien lu), sûr de lui et de plus en plus dominateur, et à ses courants les plus dangereux, en contestant aux seconds le simple droit de s’émouvoir de la concomitance entre la couverture médiatique et culturelle dont bénéficie Tesson, et un goût montant de l’ »opinion » pour des thématiques néo-conservatrices et autoritaires,
Les seconds rendent aux premiers le plus précieux des services, en classant à l’extrême-droite quelques-uns des thèmes mis en avant par des écrivain(e)s et intellectuel(le)s, dont Tesson : nation, morale, respect, rigueur, exigence, autorité (exact symétrique de l’autoritarisme, et jadis dévoyé par Marcel Déat), on en passe. Ils font de leurs adversaires de colonnes d’ »Actualitté » les détenteurs de valeurs qui n’appartiennent pas à ces gens, qui appartiennent à l’universalité, et revendiqués par la tradition de gauche française.
Ils ne réalisent pas par ailleurs que le pétitionnage anti-Tesson lui offre une popularité sans doute pas étrangère à son score de vente.
Tout ça pour un printemps des poètes…
Le raidissement idéologique des droites est une réalité, les écrivain(e)s porteur(euse)s de thématiques de droite ont une puissance rarement atteinte, en lien avec un environnement anxiogène trumpiste, orbaniste, zemmourien ou lepeniste. Les Binet, Vuillard, Ernaux, Bégaudeau,(Mathieu ?) n’ont pas (encore) mis le pied dans un lectorat populaire, voire populiste. Or, c’est bien de ça que dépend un contre-balancement des influences de droite dans la littérature. Pas de mises en cause de tel ou tel, qui ne servent pas à grand chose, sinon révéler des peurs et angoisses, ce qui est légitime mais, encore une fois, ne résout rien.
Bayard79
10/03/2024 à 16:51
Pourquoi ne pas mettre également au pilori, Kessel, H. de Monfreid, St. Exupéry et d'autres, humanistes mettant en adéquation leurs actes/engagement et leurs convictions prouvant leur intérêt de "l'autre" ou du moins une conception de la vie sans concessions au-delà de toute étiquette. Sans doute le talent génére-t-il jalousie et envie chez des ego incapables d'envisager la littérature au-delà du bvd Montparnasse.
C'est affligeant de bêtises et d'étroites se d'esprit.
Je n' ai jamais manifesté ni signé de pétition mais devant autant de petitesse on ne peut que se lever devant ceux qui s'érigent en censeurs
Promoteurs d'une pensée unique.