Robert Garcia est un homme politique heureux, qui commence 2023 avec une entrée au sein de la Chambre des représentants, une des deux chambres du Congrès américain. Ce démocrate, ancien maire de Long Beach (Californie), a prêté serment ce mardi 3 janvier sur un document insolite, un exemplaire original de Superman #1, de 1939.
Élu en novembre 2022 à l'occasion des midterms, le représentant démocrate Robert Garcia siégera au sein d'une Chambre à majorité républicaine. Les adversaires de Joe Biden prennent ainsi le contrôle de la chambre basse du Congrès, d'une courte tête, avec 222 élus contre 212 démocrates, quand le Sénat, pour sa part, reste du côté du président des États-Unis (avec 51 démocrates pour 49 républicains).
Les pouvoirs s'équilibrent donc, même si la seconde partie du premier mandat de Joe Biden s'annonce plus délicate pour le passage de réformes voulues par le POTUS.
En attendant les débats endiablés, le représentant démocrate Robert Garcia a savouré son moment, le 3 janvier dernier, au moment de prêter serment sur la Constitution américaine. Si cette dernière est nécessaire à la cérémonie d'investiture, les représentants élus peuvent y ajouter d'autres documents, y compris des effets personnels.
Garcia a par exemple ajouté une photographie de ses parents, décédés au plus fort de la crise sanitaire du coronavirus, ainsi qu'un exemplaire original de Superman #1, publié le 18 mai 1939, emprunté à la Bibliothèque du Congrès, justement.
Amateur revendiqué de bandes dessinées, Garcia expliquait, en octobre 2021, être devenu fan de Superman « parce que je m'identifiais à lui. Un immigrant, un goût pour la justice et une identité secrète. Son fils, Jon Kent, révèle son homosexualité dans un épisode », soulignait-il en référence à sa propre homosexualité, et à l'arrivée de sa famille en Californie, depuis le Pérou, alors qu'il était âgé de 5 ans.
En novembre dernier, le représentant indiquait hésiter entre Superman #1 et un volume d'Amazing Fantasy de 1962, autre pierre angulaire du comic américain. Il se trouvait alors dans la salle de lecture de la Bibliothèque du Congrès, l'établissement patrimonial du pays.
Contrairement à une idée reçue — et à une infox parfois portée par le camp républicain —, il n'est pas nécessaire de prêter serment sur une Bible. Les élus peuvent choisir n'importe quel texte, sacré ou profane, rappelle le Washington Post. En 2007, le premier membre du Congrès de confession musulmane avait ainsi prêté serment sur un exemplaire du Coran. Pas n'importe lequel : celui de Thomas Jefferson en personne...
En 2014, l'ambassadrice Suzi LeVine avait quant à elle préféré un lecteur de livres numériques Kindle, affichant une Constitution américaine : un choix qui soulignait son attachement aux nouvelles technologies comme facteur de progrès.
Photographie : la Bibliothèque du Congrès (R Boed, CC BY 2.0)
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