L'éditeur identitaire renonce à publier Matzneff après des “menaces de mort”
La maison d’édition La Nouvelle Librairie, adossée à la librairie identitaire homonyme, envisageait de publier un recueil d’articles, le 8 novembre prochain, de l’auteur plus que sulfureux Gabriel Matzneff. Ce 24 octobre, l’éditeur a « repoussé sine die la parution », dénonçant des menaces de mort à l'encontre des employés.
Le 24/10/2022 à 17:01 par Hocine Bouhadjera
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Publié le :
24/10/2022 à 17:01
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« Certaines réactions sont totalement démesurées. À l’heure où la liberté d’expression recule dangereusement, la Nouvelle Librairie entend s’en faire garante. Elle ne peut toutefois accepter les menaces de mort sérieuses adressées à son personnel, qu’elle doit protéger », peut-on lire dans un communiqué de La Nouvelle Librairie de ce 24 octobre.
Elle déclare avoir été la cible d’actes de vandalisme, et explique que « désormais, ces dégradations se doublent d’un véritable danger ». La direction ajoute ensuite avoir pris cette décision, « pour la sécurité physique de ses employés ».
Ces Derniers écrits avant le massacre devaient rassembler des papiers rédigés entre 2015 et 2019, soit inédits, soit sortis dans divers organes de presse, essentiellement tirés du Point, où Gabriel Matzneff a été chroniqueur. « Gabriel Matzneff, on le sait, n’avait plus aucun éditeur [...]. Par des amis communs, ce livre est arrivé chez nous. Et nous n’en aurions pas voulu s’il avait fait l’éloge de la pédophilie », avait expliqué François Bousquet, directeur de la librairie d’extrême droite.
Ces textes sont antérieurs à la parution en janvier 2020 du roman Le Consentement, de Vanessa Springora, chez Grasset. Vanessa Springora y racontait l’emprise qu’avait exercée Gabriel Matzneff : elle n’avait même pas 14 ans et lui près de 50 ans. Si l’écrivain n’a jamais caché ses pratiques, se revendiquant lui-même « pédophile », il a longtemps bénéficié d’une tolérance liée à l’époque et à un certain milieu intellectuel germanopratin. La même année, il a été décidé par ses éditeurs de retirer de la vente tous ses titres.
Il a été également privé d’une aide du Centre national du livre (CNL) destinée aux auteurs à faibles revenus malgré leur contribution au rayonnement de la littérature française, qu’il touchait depuis 2002.
En août dernier, Gabriel Matzneff est passé en audition libre devant les policiers de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP).
L’auteur a obtenu le Prix Renaudot de l’essai en 2013 pour un recueil similaire, Séraphin, c’est la fin ! Après un dernier tome de son journal en 2019, et le début de l’« affaire Matzneff », il avait été lâché par son éditeur, Gallimard. Il avait alors auto-édité en 2021 un récit pour se justifier, intitulé Vanessavirus.
Crédits photo : Florence Kirastinnicos (CC BY-SA 4.0)
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13 Commentaires
koinsky
25/10/2022 à 10:15
On ne dit plus "pédophile" depuis longtemps, mais "pédocriminel" car un viol sur mineur de moins de 15 ans est désormais considéré comme un crime et donc jugé aux Assises.
Pour info, un viol sur mineur de moins de 15 ans est puni de 20 ans de réclusion et un délit d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, de 10 ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
sorenh
25/10/2022 à 14:50
Votre commentaire est plein de bonnes intentions morales, mais se heurte à la réalité froide du droit : Gabriel Matzneff n'ayant jamais même comparu devant un tribunal pour quelque atteinte sexuelle que ce soit, le qualifier de «criminel» attirerait des ennuis à l'auteur de cet article. Il me semble préférable qu'il s'en passe.
NAUWELAERS
25/10/2022 à 22:47
Exact même si le personnage de Matzneff inspire bien tardivement du dégoût.
Rappel: dans d'autres cultures, des toutes jeunes femmes de treize ans pouvaient légalement être épousées !
Aucun crime ni délit selon ces lois-là, tout est relatif.
Notamment aux Philippines, il n'y a pas très longtemps encore.
Moi j'aimerais un avis médical sérieux sur la question.
Il se fait qu'un des plus grands héros du Rock and Roll, le plus grand pionnier de cette musique encore vivant, l'inégalable Jerry Lee Lewis a épousé une femme de treize ans en décembre 1957: Myra Brown, la fille de son cousin et bassiste (récemment décédé) J.W. Brown.
Prédateur sexuel, Lewis -qui a bravé une salle hostile en mai 1958 lors de sa tournée anglaise amputée sous l'effet du scandale que la star flamboyante et sa jeune épouse n'ont absolument pas venir ?
Avec un panache à la Cyrano...
Lewis et Myra formèrent un couple jusqu'en 1970 et eurent deux enfants ensemble.
Rien -ce qui s'appelle RIEN -à voir entre ce chanteur-pianiste d'exception et l'écrivain aujourd'hui précipité aux enfers.
Myra ne dit que du bien de Jerry Lee.
Que personne ne parle à sa place.
CHRISTIAN NAUWELAERS
koinsky
26/10/2022 à 10:29
Si je vous lis bien, Monsieur, puisque les choses étaient comme ça avant, et qu'elles n'ont pas été remises en cause en temps et en heures, c'est que ça ne doit pas être si grave que ça finalement, que c'est la faute à l'époque, pas de celle de certains comportements de certains hommes de cette fameuse époque, et ce serait donc la nôtre, d'époque, pudibonde et réac qui se montrerait artificiellement choquée par ces pratiques barbares d'un autre temps...
Non, monsieur, à n'importe quelle époque des voix se sont élevées ou ont tenté de le faire contre vents et marées pour défendre les victimes de la pédocriminalité et dénoncer leurs auteurs, comme ce fût le cas pour l'abolition de l'esclavage ou la peine de mort, par exemple, ça n'est pas juste une question d'époque, c'est aussi et surtout une question de conscience et d'intérêt pour l'autre, pour son intégrité.
Oui Monsieur, que ça vous plaise ou non, Gabriel Matzneff est un gros porc et un criminel, et ceux et celles qui l'ont soutenu ou "abrité" en son temps dans les colonnes de leurs journaux ou ailleurs sont complices de ses crimes.
Et si, Monsieur, des voix tentaient déjà à l'époque de le dire, mais peut-être étaient-elles rendues inaudibles du fait qu'elles ne recevaient pas l'onction divine des prêtres médiatiques et du monde de l'édition pour se faire entendre, à l'inverse d'un Gabriel Matzneff, qui, je le réitère est un porc de la pire espèce et constituait une menace plus que sérieuse (heureusement aujourd'hui désactivée) pour l'intégrité physique, psychologique et morale de nos gosses. Amen alléluia
NAUWELAERS
26/10/2022 à 11:02
Koinsky,
Je ne comprends pas votre message
et bien avant vos stances, j'étais dégoûté par Matzneff.
Et le disais.
Vous ne me connaissez pas et vos propos ne riment à rien car vous enfoncez des portes ouvertes.
Et puis ZUT, vous m'agacez, excusez-moi.
Quant à Jerry Lee Lewis, je le vénère et il n'est en rien un prédateur.
Treize ans d'amour partagé, mariage, deux enfants.
Vous répondez à ce que vous imaginez et cela ne me concerne pas !
CHRISTIAN NAUWELAERS
Lucien
26/10/2022 à 16:44
La loi qui instaure un seuil minimal de consentement à 15 ans date de 2021. Cette loi me paraît bienvenue, au-dessous de 15 ans le consentement d'un adolescent n'est pas suffisamment éclairé.
La relation entre Matzneff et Vanessa Springora fut en effet illégale, du moins dans ses 10 premiers mois, c'est à dire avant les 15 ans de l'adolescente (elle se prolongea les 10 autres mois qui suivirent cet anniversaire), mais Matzneff à l'époque n'était passible que d'une condamnation pour délit d'atteinte sexuelle, et non du crime de viol.
Il échappa alors à la justice, et je le déplore.
NAUWELAERS
26/10/2022 à 17:29
Merci Lucien pour ces considérations factuelles et donc intelligentes.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Lyo
26/10/2022 à 19:53
Réfléchissez bien à ça également: il y a des gens pedocriminels mais pas pédophiles.
C'est quand même flippant les passages de certains livres de Matzneff qu'on trouve de son livres sur les RS. Il mentionne des garçons de 8 ans et une "secte" qui lui fournit.
NAUWELAERS
26/10/2022 à 23:45
Lyo,
Je me souviens il y a très longtemps avoir été dégoûté à un point vertigineux en ayant lu, non un livre de Matzneff (autres choses à lire...) mais une critique ou chronique -hélas références oubliées depuis très longtemps- où ce personnage nauséabond...évoquait sans le moindre remords une maladie vénérienne ou autre qu'il avait refilée à un petit garçon.
Là on touche à l'ignoble.
Mais encore une fois: épouser une jeune fille de treize ans là où c'était admis -je pense à la Louisiane et Jerry Lee Lewis, évoqué dans un post précédent que je croyais limpide mais certains ne lisent que ce qu'ils écrivent dans leur tête pour ensuite se dresser en chaire de «vérité»-cela ne peut en rien -en rien du tout !-être comparé au comportement de ce grand prédateur Matzneff .
Cette notion de «continuum» qui hélas s'impose est un scandale, un mensonge, une imposture à combattre, à pilonner matin, midi et soir.
Du faux progressisme menant à de la vraie barbarie.
Et qui vole un oeuf ne vole pas un boeuf.
Pour éviter que des «chauves à l'intérieur de la tête» (pour citer Prévert, même si chauves au féminin, c'est une image !) ne reviennent à la charge sans me comprendre: les actes et le comportement de Gabriel Matzneff sont absolument inexcusables.
Mais la façon dont ce recueil ne sera pas publié laisse cependant un goût un peu amer avec ces menaces de mort...
On peut discuter du soutien d'Emmanuelle Seigner à son mari Roman Polanski -elle dit soutenir le cinéaste et l'homme, avec son livre-témoignage qui vient de paraître.
L'éditrice de l'Observatoire est courageuse car on imagine les torrents de...qu'elle doit repousser et ignorer.
Même si on n'approuve pas Seigner: j'insiste avec mon sens des nuances essentiel.
Et ce mercredi, cette dernière a même droit à son portrait en dernière page -et pas du tout à charge -dans...«Libération».
Les miracles n'arrivent pas qu'à Lourdes...
Là au moins, le débat est ouvert et maintenu et donc son substrat indispensable: la démocratie.
On l'approuve, on la désapprouve, ou on garde le sens des nuances: mais pas de censure.
Elle s'exprime, expose sa vérité (de blacklistée, elle aussi -Seigner) et on a le droit de se faire sa propre opinion sans qu'on nous l'impose comme si nous étions des oies à gaver, de choses à penser ou non.
Ce qui est une marque de totalitarisme même avec les meilleures intentions du monde.
CHRISTIAN NAUWELAERS
koinsky
27/10/2022 à 08:45
Qualifier les actes et le comportement de Gabriel Matzneff d'"absolument inexcusables" sonne pour moi (=c'est mon opinion) comme une circonstance atténuante qui a pour effet d'en minimiser la portée et d'en réduire considérablement la responsabilité. Les actes et le comportement de Gabriel Matznef, ça n'est que mon opinion je le répète, ne sont pas "absolument inexcusables", ils sont tout simplement écoeurants, ignobles, criminels. Les mots ont un sens, en particulier pour les petites victimes de ce prédateur pervers de la pire espèce. Monsieur Matzneff n'a pas commis "une erreur" ou "une faute" qui mériterait un bon coup de règle sur les doigts, non, il a un commis un crime odieux sur de pauvres gosses sans défense, et il doit en payer le juste prix.
NAUWELAERS
28/10/2022 à 01:01
Merci de ne pas m'attribuer à moi -on connaît ce genre de procédés, avec moi: raté, plouf, plouf- VOS mots jugés comme lénifiants mais émanant de VOUS, style «une erreur» ou «une faute» et puis d'ergoter sur la sémantique en ME contestant des termes figurent dans VOTRE message.
Merci de ne pas me prendre pour un demeuré.
Vous n'avez rien de mieux à faire que de couper les cheveux en huit dans le sens de la longueur ?
Certaines pratiques actuelles non liées à Matzneff -exemple précis: lyncher un homme, broyer sa vie sociale et professionnelle pour un simple fait de drague lourde sans harcèlement ni violence et avec repentir immédiat-passent pour une libération.
Alors que c'est de la barbarie abjecte.
La fin ne justifie pas les moyens ignobles.
Les mots ont un sens et oui: ignobles et non, pas moins.
Immondes, révulsants etc.
Les mots ont un sens et cette époque massacre souvent leur sens et l'humanisme le plus élémentaire.
Donc honte à Matzneff mais à d'autres également, célébrées par des scribes (terme épicène) à cervelle de bulot.
Et là c'est également nauséabond.
Honte à Sandra Muller, une misérable et odieuse féminazie que toute personne de gauche devrait condamner.
Ne commencez pas avec de l'extrême droitisation, je vous renverrai dans les cordes.
Ne perdez pas votre temps ni le mien (précieux).
Qui défend un abject lynchage en ligne ne m'inspire que dégoût, mépris, etc.
Que vous soyez d'accord ou non.
Muller la vile virago ne justifie en rien l'odieux prédateur Matzneff.
Elle et lui se caractérisent par la même absence totale de remords.
Broyer même un adulte, volontairement, et persister et être un prédateur comme cet écrivain déchu: deux exemples d'abjection avec deux traitements opposés dus aux modes -celle ayant protégé Matzneff durant si longtemps étant maintenant mise à bas.
J'attends le tour de l'autre mais vu la puissance de l'infinie bêtise humaine, il faut de la patience...
Il ne faut pas se contenter de hurler avec les loups.
Non, on n'ergotera pas sur cette phrase.
CHRISTIAN NAUWELAERS
koinsky
28/10/2022 à 08:51
Bon, je lâche l'affaire. C'est juste fatiguant d'être caricaturé en permanence par des gens qui refusent d'entendre une autre voix que la leur et reportent sur les autres les ignominies des uns. Manifestement on ne peut pas parler de tout avec tout le monde, ou alors il faudrait prendre tellement de gants que je n'en n'ai ni le temps ni la patience. Je vous laisse mariner dans vos préjugés, vos lâchetés patriarcales et votre mauvaise foi manifeste. Salutations
NAUWELAERS
28/10/2022 à 10:09
Ce que vous m'impliquez, cela vous correspond pile-poil à vous, le spécialiste de la mauvaise foi la plus crasse qui fait écrire ses propres mots aux autres, pour monter sur ses ridicules grands chevaux de bois vermoulu ensuite en contestant ce que je n'ai pas écrit.
Vous êtes un concentré de malhonnêteté intellectuelle sans aucun intérêt.
STOP et là, pour finir, d'accord avec vous...
STOP vraiment, avec vous c'est du grand n'importe quoi.
CHRISTIAN NAUWELAERS