En France, seuls deux de ses trois premiers romans ont été traduits chez Actes Sud, La fiancée gitane en février 2019 et Le Réseau pourpre en avril dernier (trad. Anne Proenza). Mais Carmen Mola préservait un mystère entier : cette Madrilène de 45 ans, se présentait comme mère de famille avec trois enfants. De fait, ils étaient bien trois, mais des auteurs, qui s’abritaient derrière ce pseudonyme. En recevant le prix littéraire majeur en Espagne, ils ont mis un terme à leur secret.
Le 16/10/2021 à 12:09 par Nicolas Gary
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Publié le :
16/10/2021 à 12:09
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L’éditeur français, comme tous les autres, avait joué le jeu de ce pseudonyme, mais à l’occasion de la remise du 70e prix Planeta — doté d’un million d’euros — Carmen Mola s’est finalement démasquée. Saluée pour son roman La Bestia, la romancière s’est changée... en trois hommes, montés sur scène pour recevoir leur prix : Jorge Díaz, Agustín Martínez et Antonio Mercero.
Dans chacun de leurs ouvrages, était mise en scène l’inspectrice Elena Blanco – dans une trilogie La novia gitana, La red púrpura et La Nena, roman encore à traduire en France.
Tous trois sont apparus sur scène, comme des Cendrillon inattendues, vers minuit. Scénaristes, ils avaient inventé cette femme, enseignante au lycée, née en 1973 et qui écrirait des romans sur son temps libre, presque comme un jeu. « Voilà quatre ans, nous nous sommes mis d’accord sur un scénario, et avons eu cette idée qui paraissait folle : écrire l’histoire ensemble. Et à présent, nous sommes lauréats de ce prix dont rêvent tous ceux qui écrivent », indiquait Antonio Mercero.
Jorge Díaz ajoutait qu’au cours de ces années, les trois amis ont traversé des moment macabres, « dans une ville étouffante où nous avons vécu la pandémie ». Tous trois ont perdu des parents au cours de cette tragédie.
Plus pragmatique, Agustín Martínez soulignait : « Il s’agit là d’une histoire de morts, rien de nouveau dans le style de Carmen Mola, à laquelle s’ajoute des éléments de conspiration. » Et bien entendu, des éléments très similaires à l’épisode Covid que le monde a traversé en 2020.
Avec La Bestia, leur dernier ouvrage, on plonge dans le récit d’une ville ravagée par une vague de criminalité, ciblant spécifiquement les jeunes filles des classes défavorisées. Un journaliste, un policier et une jeune femme tentent alors de comprendre l’origine des meurtres ignobles qui se succèdent.
Juan Eslava Galán, au nom du jury, se régale de « ce mélange passionnant de thriller et de roman historique, qui se déroule durant l’épidémie de choléra qui a dévasté Madrid en 1834, occasionnant des mystérieux meurtres en série de filles démembrées ».
Le Premio Planeta compte parmi les plus importantes récompenses littéraires au monde, mieux doté que le prix Nobel de littérature. On comprend que pour l’édition 2021, 654 œuvres aient tenté leur chance — issues de toute la littérature hispanophone, principalement d’Espagne, avec 389 ouvrages, puis de l’Argentine, avec 41 et du Mexique avec 39.
Crédit photo : Premio Planeta
Paru le 07/04/2021
375 pages
Actes Sud Editions
24,00 €
Paru le 06/02/2019
360 pages
Actes Sud Editions
23,00 €
3 Commentaires
Mafalda69
17/10/2021 à 10:09
Dans ces temps où tout est fémino-féministe à outrance, la révélation des trois hommes derrière la femme est un vrai régal ! Par contre, l'article est vraiment mal écrit (s'agirait-il d'une traduction plus que rapide du texte espagnol ?): le Mexique est bien un pays d'Amérique latine, voyons...
Team ActuaLitté
17/10/2021 à 10:11
Bonjour
il ne s'agissait pas de "Amérique latine", mais de Argentine.
C'est corrigé !
Deus Carmo
23/10/2021 à 04:16
Que proeza, hein, Zé Mancambira? Pois é, a Mola são três para ganhar o prêmio, como teu Noite em Paris cada personagem é um escritor, certamente tu ganharás o próximo Planeta. Rezemos por issso.